Biographie
- Naissance : 27 juillet 1977, Ivry-sur-Seine
- Âge : 47 ans
- Signe astrologique : Lion
- Résidence : France
Dans le cinéma d'avant-guerre, qu'il affectionne, les "gueules" de cinéma étaient cantonnées aux second rôles. Reda Kateb, lui, collectionne les premiers.
Reda Kateb naît à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) le 27 juillet 1977. Il y grandit, dans un environnement familial marqué par le théâtre. Son père, Malek-Eddine Kateb, est comédien, metteur en scène et cofondateur du Théâtre National Algérien. Il est également le petit-neveu des auteurs Kateb Yacine et Mustapha Kateb. Sa mère, Françoise Reznicek, est infirmière, d'origine tchèque et italienne. Dans cette atmosphère familiale où le jeu et le texte sont fondamentaux, Reda Kateb commence le théâtre à 8 ans, et à 15 il joue sur scène une adaptation de Moha le fou, Moja le sage, de Tahar Ben Jelloun, mise en scène par son père.
Après avoir obtenu un bac option théâtre à Ivry-sur-Seine, il commence une série de petits boulots qu'il envisage comme un apprentissage d'observation des gens. A l'inverse des acteurs de sa génération, qui se réclament plutôt des acteurs américains des années 70, lui est fasciné par Jean Gabin et le cinéma d'avant-guerre et d'immédiat après-guerre. Il poursuit une carrière théâtrale, avec plusieurs pièces contemporaines jouées en banlieue et en province.
En 2008, il obtient son premier rôle d'importance dans la série Engrenages, produite par Canal+, où il joue un rappeur chef de bande un peu caricatural, puis il débute au cinéma dans Un Prophète, de Jacques Audiard, dans le rôle d'un gitan incarcéré. Il va jouer ensuite dans plusieurs films d'auteur, la plupart réalisés par des femmes, Qu'un seul tienne et les autres suivront (2009, de Lea Fehner), Pieds nus sur les limaces (2010, de Fabienne Berthaud), A moi seule (2012, de Frédéric Videau), Trois mondes (2012, de Catherine Corsini). Des films qui certes ne font pas un nombre d'entrées faramineux, mais qui sont observés par la critique, laquelle tient déjà Reda Kateb en haute estime pour sa manière d'incarner les rôles qui lui sont confiés.
C'est sans doute ce qui convainc la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow de lui confier un rôle dans Zero Dark Thirty (2012), film à gros budget avec Jessica Chastain qui retrace la traque d'Oussama Ben Laden et qui récolte d'innombrables prix, dont un Oscar. Cette visibilité internationale renforce l'aura de Reda Kateb, mais en même temps il se sent un peu à l'étroit dans les rôles d'acteur "communautaire" que son physique lui attribue en général. En parallèle à ces débuts tonitruants dans le cinéma, il a continué à travailler pour la télévision, jouant un caïd dans Mafiosa (2010), un flic dans Un deux trois voleurs, téléfilm tiré de l'affaire du convoyeur de fonds Toni Musulin, un producteur de rap dans la mini-série De l'encre (2011) et un rôle en costume dans une adaptation anglaise de L'Ile au Trésor de Robert Louis Stephenson (2012).
Au cinéma, il poursuit une carrière émaillée de rôles forts dans des films d'auteur, comme Une histoire d'amour (2013) d'Hélène Fillières, avec Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde, Les Petits Princes (2013) avec Eddy Mitchell, Gare du Nord de Claire Simon (2013)... Il fend son armure de dur de cinéma en interprétant un homosexuel dans Les Garçons et Guillaume, à table !, de Guillaume Gallienne, qui récolte cinq César. En 2014, il tient l'un des rôles principaux du film Hippocrate, sur le milieu hospitalier, réalisé par Thomas Lilti. Le film est un joli succès populaire et se voit distingué par sept nominations aux César. Le seul qui l'emporte, c'est Reda Kateb, consacré Meilleur acteur dans un second rôle.
Après quelques films français, il est à nouveau casté dans un film américain, où il est une fois encore remarqué, pour son rôle de chauffeur de taxi bienveillant dans Lost River, la première réalisation de Ryan Gosling, avec Christina Hendricks et Eva Mendes. Il poursuit avec un premier rôle dans L'Astragale (2015) de Brigitte Sy avec Leïla Bekhti, dans Arrêtez-moi là (2016) de Gilles Bannier, un film inspiré d'une histoire vraie, comme l'est Les Chevaliers blancs (2015), qui raconte l'affaire de l'Arche de Noé, coupable d'enlèvements d'enfants au Tchad. En 2016, il a le rôle principal du film de Wim Wenders Les Beaux jours d'Aranjuez. Puis il joue Django Reinhardt dans le biopic Django, pour lequel il a passé plus d'un an à apprendre la guitare jazz et qui lui rapporte une nomination au César du meilleur acteur. Reda Kateb retrouve Wim Wenders en 2017 pour Submergence, au casting international. On le voit ensuite dans L'Amour flou (2018) de Romane Bohringer et Philippe Rebot, en capitaine de vaisseau dans Le Chant du loup (2019), mais surtout aux côtés de Vincent Cassel dans Hors Normes, d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2019), consacré à l'autisme, dans lequel sa performance lui vaut une nomination au César du meilleur acteur.
En 2014, Reda Kateb a réalisé un court-métrage sélectionné à Cannes, Pitchoune, dans lequel il joue avec Philippe Rebot et inspiré de son expérience de clown d'anniversaire, quand il enchaînait les petits boulots avant de commencer sa carrière d'acteur.
Très discret sur sa vie privée, on sait de lui qu'il serait marié à une danseuse italienne nommée Alicia, que le couple aurait eu un enfant en 2015 et vit dans une maison de Montreuil.