Star de France 2, Anne-Sophie Lapix était pressentie pour animer le débat précédent le second tour des présidentielles diffusé sur les deux premières chaînes du PAF. Si elle a assuré la soirée électorale du 10 avril, face à des intervenants politiques remontés, la journaliste qui fêtera ses 50 ans le 29 avril a été recalée par les deux candidats à la présidentielles pour le show d'entre deux tours du 20 avril. L'entourage d'Emmanuel Macron n'est pas fan de l'intervieweuse pugnace tandis que Marine Le Pen l'a clairement boycottée. C'est donc finalement Léa Salamé qui sera aux commandes, au côté de son confrère de TF1 Gilles Bouleau. Télérama a signé un portrait de cette professionnelle des médias et de la politique et s'interroge notamment sur son avenir.
Choisie pour succéder à David Pujadas pour la présentation du journal télévisé de 20h sur France 2 en 2017, Anne-Sophie Lapix fait partie des personnalités les plus connues de la télévision française. Si le public la plébiscite, elle est politiquement dans une situation fragile, mise en lumière avec la campagne électorale. Emmanuel Macron n'a rien dit contre la journaliste mais elle n'a pas les faveurs de ses proches, selon un article du Monde : "Le service public n'a pas bonne presse dans l'entourage présidentiel, où le journal de 20 heures d'Anne-Sophie Lapix, en particulier, est jugé trop critique et décliniste." Le camp de Marine Le Pen est, lui, radical. Celle qui avait trouvé ses questions sur ses liens financiers avec la Russie "infamantes" dans Elysée 2022, est considérée comme trop hostile à la candidate d'extrême droite. Le RN a donc mis son veto.
Elle y sera à la rentrée, si elle le souhaite bien sûr.
Quid de son avenir au sein de France Télé, quelque soit la personne élue le 24 avril ? "La remplacer serait très mal perçu en termes d'indépendance", pronostique une figure de la chaîne à Télérama, "soulignant que les attaques contre Lapix coïncident avec celles lancées contre l'audiovisuel public – Emmanuel Macron a promis de supprimer la redevance, Marine Le Pen de privatiser le groupe". Si certains regardent les audiences qui se tassent - 4,9 millions de téléspectateurs en moyenne depuis septembre, soit un million de moins que TF1, selon Médiamétrie -, et posent la question, Delphine Ernotte, présidente du groupe est catégorique : "Elle fait un 20 heures dont je suis fière. La question de son départ ne se pose pas. J'ai la chance d'avoir une journaliste indépendante, et personne ne m'imposera quelqu'un. Elle y sera à la rentrée, si elle le souhaite bien sûr, nous n'en avons pas encore discuté. Les critiques ne font que la renforcer."
L'épouse du puissant homme d'affaires Arthur Sadoun n'a pas réagi à l'affaire du débat de l'entre deux tours mais des proches se sont confiés à Télérama. L'un d'eux a ainsi déclaré : "Elle ne laisse rien paraître de ses intentions. Mais elle est capable de partir si on lui casse les pieds." Si Anne-Sophie Lapix s'était défendue de vouloir une longue carrière comme le regretté Jean-Pierre Pernaut ou Claire Chazal, elle est affectée par la polémique selon son entourage : "C'est vraiment dur pour elle." Solide comme un roc devant la caméra, la maman discrète de deux grands garçons encaissent les critiques avec son professionnalisme bien connu.