L'ambiance était tendue sur les plateaux télévisés en cette soirée électorale de premier tour des présidentielles le 10 avril 2022. Sur France 2, Anne-Sophie Lapix a fait commenter les résultats notamment par la républicaine Rachida Dati et l'écologiste Sandrine Rousseau. Face aux résultats de Marine Le Pen placée en seconde position du scrutin derrière Emmanuel Macron et interrogée sur la position ambiguë d'Eric Ciotti (LR), la maire du 7e arrondissement n'a pas caché sa colère légendaire et a ainsi vivement critiqué la gauche et les médias, pointant du doigt leur responsabilité.
"Avec beaucoup de gravité, j'appelle à voter Emmanuel Macron", commence par dire Rachida Dati. "Le risque politique est moins grave que de voir une femme politique qui n'est que dans la haine et le rejet de l'autre. (...) J'en veux beaucoup à la gauche qui s'est éloignée des préoccupations des Français", dit-elle, s'attaquant ensuite aux médias en s'adressant à l'experte en journalisme politique Anne-Sophie Lapix : "Vous n'avez pas de responsabilités, vous les journalistes ? Vous êtes déconnectés des réalités des Français. (...) J'ai vu des éditos très très récents de journalistes très proches de vous..."
L'ancienne ministre de la Justice se fait ensuite couper par Sandrine Rousseau (EELV) : "C'est votre candidate [Valérie Pécresse] qui a parlé du grand remplacement ! Il ne faudrait pas inverser les responsabilités là-dessus." L'ex-garde des Sceaux lui rétorque alors : "Madame Rousseau, je n'inverse pas les responsabilités, vous devriez aussi en tirer les conséquences [de l'échec de la gauche], y compris dans votre parti."
L'échange tournant à la dispute, il devient inaudible. La présentatrice tente un rappel à l'ordre : "On ne peut pas parler en même temps sinon on ne comprend rien." La voix marquée par la colère et l'émotion, l'ancienne membre de l'équipe de campagne de Yannick Jadot reprend : "Quand les Républicains parlent de grand remplacement, ils accréditent l'idée d'un ennemi de l'intérieur. (...) Emmanuel Macron doit être à la hauteur de l'enjeu historique que l'on vit aujourd'hui."