C'est une histoire à peine croyable tant elle a surpris à l'époque. En 2004, Marc Cécillon tue sa femme, Chantal, de cinq coups de feu lors d'une soirée réunissant une soixantaine de personnes à Saint-Savin dans l'Isère. Un acte complètement fou de la part d'un homme qui avait pourtant tout réussi jusqu'ici dans sa vie. Légende du club de Bourgoin-Jallieu (Isère), le rugbyman, aujourd'hui âgé de 63 ans, a compté 47 sélections avec l'équipe de France de rugby, dont il a été le capitaine à 5 reprises.
Après l'arrêt de sa carrière en 1999, Marc Cécillon devient entraîneur-joueur du club de l'US Beaurepaire en Nationale 2, mais en parallèle, il sombre lentement dans la dépression, l'alcoolisme et les médicaments. Une descente aux enfers qui va mener à ce drame du 7 août 2004 où il enlève la vie de sa femme, secrétaire-médicale et mère de leurs deux filles, Céline et Angélique. Avec son livre L'Affaire Cécillon. Chantal, récit d'un féminicide, (Éditions Presses de la Cité), le journaliste Ludovic Ninet revient sur cette terrible tragédie en mettant en lumière la victime. "Des écrits sur Marc Cécillon, il y en avait beaucoup, mais sur elle, rien", explique le journaliste en entretien avec Le Parisien, pour justifier l'écriture de son livre.
Elle a décidé de partir lorsque ses deux filles ont quitté la maison et que c'était devenu invivable
Ludovic Ninet revient ensuite sur le quotidien de Chantal, qui a dû faire face aux agissements de son mari. "Elle avait tout toléré : les maîtresses, le fils naturel, sa jalousie, ses virées alcoolisées où il pouvait rentrer plusieurs jours après...", précise le journaliste, avant d'évoquer les derniers temps avant le drame : "Elle a décidé de partir lorsque ses deux filles ont quitté la maison et que c'était devenu invivable et vraiment dangereux. Deux mois avant sa mort, alors que Marc Cécillon rentre aviné, qu'elle se refuse à lui et qu'il tire en l'air avec son flingue dans la cour, elle dit à sa mère : 'Ça va mal finir'."
Défendu par Éric Dupond-Moretti au moment de son procès, Marc Cécillon est condamné le 3 décembre 2008 à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son épouse. Le 7 juillet 2011, il sort de prison, bénéficiant d'une libération conditionnelle pour bonne conduite.