Marc Cécillon revient devant la justice. Condamné en appel en 2008 à quatorze ans de prison pour le meurtre de son épouse Chantal, l'ex-rugbyman de 54 ans n'est cette fois pas sur le banc des accusés. En liberté conditionnelle depuis 2011, il a assigné ses deux filles, Céline et Angélique, à qui il reproche, dans le cadre de la succession, d'avoir mal géré les comptes de la famille lorsqu'il était en prison.
Cinq appartements et une maison en jeu
C'est en janvier que Marc Cécillon avait assigné ses deux filles devant le tribunal de Bourgoin-Jallieu. Il avait décidé de leur demander des comptes au sujet de la succession qui comprend cinq appartements en location et une maison. "Chantal et Marc Cécillon étaient mariés sous le régime de la communauté. Ils étaient donc propriétaires à 50% chacun de leur maison, de plusieurs appartements en location et des voitures du couple", explique Me Xavier Rodamel, l'avocat de Céline et Angélique, cité par Le Parisien. "Les filles doivent hériter des 50% de leur mère, car M. Cécillon ayant été condamné à une peine criminelle, il ne peut pas bénéficier de la part de son épouse. Mais sur les 50% lui revenant, il considère que ses deux filles ont mal géré les comptes communs du couple, notamment en ce qui concerne la perception des loyers sur les locations des appartements", a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, lundi 14 avril, les deux parties ont toutefois trouvé un accord selon l'AFP. Après une convocation au tribunal de Bourgoin-Jallieu et des débats durant deux heures à huis clos, Marc Cécillon aurait renoncé à sa démarche. "Un accord à l'amiable se dessine avec la désignation d'un notaire qui effectuera un partage judiciaire", a indiqué une source proche du dossier, ajoutant que le juge allait formaliser la désignation d'un notaire dans les prochains jours.
Une démarche "moralement abjecte"
La démarche a toutefois indigné les deux filles de Marc Cécillon. "Il nous plante un couteau dans le dos, avait déclaré en janvier Céline Cécillon (32 ans), parlant également de "honte" pour qualifier son assignation. Il nous enfonce encore. On ne mérite pas cela. Quelqu'un de normalement constitué laisserait ses filles tranquilles. Pour faire ça, il faut quand même avoir un problème. On s'est quand même occupé de tout, alors que lui était en prison. Et voilà le remerciement. On n'a rien à se reprocher. On a tout géré comme il faut, expliquait-elle, scandalisée. Il en a assez fait. A un moment, il faut qu'il arrête. Lors de son procès, on ne l'a pas enfoncé avec ma soeur. Et, à la sortie, on en prend plein la tête. Il faut maintenant qu'il nous laisse vivre notre vie sereinement, qu'il arrête de faire du mal aux gens. On ne veut plus jamais avoir affaire à lui", ajoutait-elle encore, tandis que son avocat parle d'une démarche "moralement abjecte".
Marc Cécillon condamné pour le meurtre de son épouse
C'est le 7 août 2004 que la vie de Marc Cécillon et de ses proches a basculé. Arrivé ivre à une soirée chez des amis, l'ex-capitaine respecté du XV de France et de Bourgoin s'en prend à son épouse Chantal devant tous les convives qui le somme de partir. C'est là qu'il revient avec une arme et tue sa femme à bout portant de cinq balles de 357 magnum. Il faudra alors dix-sept personnes et un parpaing fracassé sur son crâne pour maîtriser l'ancien troisième ligne avant l'arrivée de la police. D'abord condamné en 2006 à 20 ans de prison, il écope finalement de 14 ans en appel deux ans plus tard et bénéficie en juillet 2011 d'un régime de liberté conditionnelle après sept années derrière les barreaux. Aujourd'hui, l'ancien joueur vedette de Bourgoin-Jallieu a refait sa vie avec une nouvelle compagne et vit à Collioure dans les Pyrénées-Orientales.