C’est une affaire qui semblait close et pourtant, il se pourrait bien qu’elle soit relancée. Le 10 décembre dernier, l'épilogue d’une longue affaire pour Hugo Auradou et Oscar Jégou paraissait écrit lorsque la justice argentine a abandonné les poursuites qui pesaient contre eux. Mis en examen pour viol aggravé en réunion le 12 juillet dernier du côté de Mendoza, les deux sportifs de 21 ans sont restés plusieurs mois en résidence surveillance en Argentine avant un retour en France début septembre. Depuis, les deux joueurs ont repris l’entraînement avec leurs clubs respectifs, mais l’affaire n’était pas terminée pour autant et un élément de dernière minute présenté par les avocats de la plaignante à la justice argentine, a allongé le processus.
“L'acte (sexuel) était consenti, aucun crime n'a été commis et il ne fait aucun doute qu'ils sont innocents”, a déclaré l’un des avocats en charge de la défense d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, avant d’ajouter : “La réhabilitation judiciaire est acquise.” Même son de cloche du côté d’Antoine Vey, l’avocat français des rugbymen, qui s’est déjà exprimé sur l’affaire Jégou et Auradou point par point par le passé. “La justice argentine qui a enquêté, qui l'a fait sur la base d'éléments objectifs qui sont des vidéos, des témoignages, des expertises, a pu dire clairement que les faits dont ils ont été accusés n'ont pas existé”, a-t-il déclaré après l’abandon des charges contre ses clients.
Une affaire que l’on pensait close donc, mais ce vendredi 20 décembre, une information venue d’Argentine pourrait bien changer la donne. L’avocate de la plaignante, une mère de famille de 39 ans, a annoncé que sa cliente irait au bout des recours judiciaires contre l'abandon des poursuites, dans un entretien à l'AFP. Rien de bien surprenant puisque Me Natacha Romano, avait immédiatement annoncé son intention de faire appel de la décision rendue par une juge du pôle judiciaire de Mendoza où a été instruite l'affaire. “La consigne est d'épuiser toutes les instances” d'appel jusqu'aux plus hautes juridictions, insiste-t-elle auprès de nos confrères.
Les prochaines étapes pour la plaignante, qui souffre d’un syndrome qui pourrait avoir un rôle clé dans l’affaire, sont la Cour de cassation de Mendoza, puis la Cour suprême de Mendoza et enfin la Cour suprême nationale. Son avocate s'est dit prête à saisir, en dernier ressort, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) établie au Costa Rica.