Quatre ans après des accusations d'agression sexuelle sur mineure et bien que la justice l'ait relaxé, Ibrahim Maalaouf se retrouve de nouveau dans l'actualité. La faute à la nouvelle directrice du Festival de Deauville qui a décidé de l'écarter du jury en raison d'un "malaise dans l'équipe" en lien avec la vague #MeToo.
"Ce n'est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d'Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d'un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence", s'est justifiée Aude Hesbert auprès de nos confrères de La Tribune Dimanche.
Maître Fanny Colin, l'avocate du trompettiste qui a été relaxé dans cette affaire d'agression sexuelle sur mineure en 2020, a vivement réagi à cette éviction dans un message transmis à l'AFP. "Le Festival de Deauville sacrifie un innocent sur l'autel d'un principe suprême pour des intérêts mercantiles", a-t-elle regretté avant d'ajouter : "Le Festival a demandé à Ibrahim Maalouf de se retirer en toute discrétion, ce qu'il a évidemment refusé. C'est omettre en effet que relaxé et reconnu publiquement innocent, c'est tout aussi publiquement et devant les tribunaux qu'il combattra cette éviction injuste et déshonorante pour ses auteurs."
Ibrahim Maalouf est sorti du silence lors d'une interview accordée à Tout le monde veut savoir, la nouvelle émission de Benjamin Duhamel, le lundi 26 août 2024 sur BFMTV. En amont, l'animateur a demandé à Boris Kharlamoff, membre du service police-justice de la chaîne d'information en continu, de rappeler l'affaire dans laquelle son invité a été accusé d'agression sexuelle sur mineure.
Le trompettiste s'est offusqué du résumé des faits effectué par le journaliste. "La personne qui vient de faire une sorte de déroulé des faits a fait une énorme bêtise. Ce n'est pas ça les faits ! Je suis désolé de vous le dire, mais ce n'est pas du tout les faits...", a-t-il recadré avant que Benjamin Duhamel - dont le frère Alexandre est une star de l'opéra - ne l'interrompe : "Boris Kharlamoff a cité l'arrêt de la Cour d'appel. Là, on est bien sur ce qui s'est passé avec vous et le Festival de Deauville."
"Oui mais non puisque vous lui avez demandé de rappeler les faits, les faits, ce n'est pas ça ! Les faits, c'est que j'ai été déclaré innocent il y a maintenant plus de quatre ans après un combat judiciaire et le Festival de Deauville m'a quand même remercié et demandé de sortir discrètement en faisant du chantage", lui a rétorqué Ibrahim Maalaouf. L'animateur est de nouveau intervenu. Il a martelé que l'idée de son journaliste était juste de ne pas dévoiler les subtilités de l'affaire, mais de permettre aux téléspectateurs de "se rafraîchir la mémoire".
Une remarque qui a attisé la colère de l'invité de Tout le monde veut savoir. "Non parce que les subtilités, vous ne les aurez jamais ! Si vous vouliez avoir les subtilités, il fallait que vos journalistes soient présents le jour du procès ! Parce que c'est le jour du procès que nous avons apporté toutes les preuves (...) La démonstration du pseudo-déroulé dont vous avez fait état n'avait pas lieu d'être ! Et tous les détails un peu scabreux que vient de donner ce monsieur en disant 'il lui a touché les fesses, il ne les a pas touchés', tout a été prouvé comme étant faux pendant le procès !", a lancé celui-ci à l'animateur.
Le trompettiste a reproché à son interlocuteur de "remettre de l'huile sur le feu d'un débat qui n'a plus lieu d'être". "Je ne peux pas dire les choses de la façon la plus claire qui soit. Il y avait des précisions et notamment Boris Kharlamoff qui cite l'arrêt de la Cour d'appel. Pour le reste, je l'ai répété à plusieurs reprises : Vous avez été innocenté par la Cour d'appel, vous avez été innocenté par la justice des faits qui vous étaient reprochés. Je ne peux pas le dire de la façon la plus claire qui soit parce que de fait, c'est une décision de justice !", a répliqué, agacé, Benjamin Duhamel.
Ambiance donc sur BFMTV !