C'est l'incompréhension qui règne du côté d'Halba Diouf, lorsqu'elle a appris qu'elle ne pourrait pas participer aux compétitions d'athlétisme. Pour la jeune femme transgenre faisait partie, à 21 ans, des meilleures sprinteuse de France et elle s'apprétait à participer Championnats de France Espoirs et Élite, mais la Fédération française d'athlétisme (FFA) l'a retiré de la compétition.
Le 23 mars dernier, World Athletics (WA) a décidé d'interdire les femmes transgenres. Un coup dur pour Halba Diou. "Je ne m'attendais pas du tout à ça. J'ai été assez choquée et je le suis toujours. Je considère que c'est de la discrimination", raconte la jeune femme trasngere dans une interview accordée à L'Equipe, publiée le 7 avril dernier. Cette dernière ne comprend pas cette décision qui a beaucoup fait parler : "C'est de l'acharnement. Je suis vraiment en colère, je ne comprends pas, même si je ne l'ai pas pris personnellement. J'ai surtout pensé aux autres femmes transgenres", poursuit-elle.
Née homme, Halba Diouf a très vite su qu'elle se sentait plus femme. "J'ai découvert ma transidentité à l'âge de 7 ans", explique la sportive, avant de poursuivre : "J'ai très vite été attirée par les hommes. Je me considérais comme une femme, ça me semblait logique d'aimer les hommes." Un ressenti difficile à vivre, surtout lorsqu'on est enfant, comme elle l'avoue en interview. "Dès l'âge de 7 ans, je me regardais dans le miroir et ce que je voyais me dégoûtait, ce n'était pas moi", ajoute la jeune femme qui a grandi en Seine-Maritime.
Mon père est professeur d'histoire et imam. Ça a été très compliqué à gérer
Une transition compliquée pour Halba Diouf, qui a eu du mal à faire comprendre à ses parents ce qu'elle ressentait. "Je viens d'une famille musulmane. Mon père est professeur d'histoire et imam. Ça a été très compliqué à gérer. Je n'ai pas eu l'appui de ma famille. C'est pour ça que je suis partie dans le Sud. Je voulais partir loin de mes parents même si je les aime beaucoup. Je ne suis plus en contact avec eux", dévoile-t-elle, avant de faire un pas vers ses parents : "J'ai toujours été plus proche de mes frères et soeurs que de mes parents. S'ils veulent revenir vers moi, il n'y a pas de soucis, je n'ai pas de colère ou de haine. J'ai oublié tous les moments difficiles par lesquels je suis passée à cause d'eux."