Claire Chazal est de retour sur le devant de la scène. L’ancienne présentatrice du 20 heures de TF1 s’est associée à Laëtitia Guédon, la femme de théâtre, créatrice des Plateaux sauvages, pour imaginer le spectacle À la table du tout-monde, dans lequel elles mêlent leurs souvenirs personnels et leur passion des livres. La femme de 68 s'est confiée, à cette occasion au magazine Point de vue.
Ce n'est pas la première fois que la journaliste monte sur scène comme elle le rappelle. Elle a déjà été au théâtre en tant que lectrice : "J’ai participé au Festival de la correspondance de Grignan, dit Laissez-moi de Marcelle Sauvageot au Petit Théâtre de Paris. Avant de disparaître, Philippe Tesson, qui fut mon premier patron au Quotidien de Paris et mon merveilleux maître à penser, m’avait proposé de monter sur la scène de son Théâtre de Poche-Montparnasse. Sa fille Stéphanie, qui a pris sa suite, me l’a rappelé. Pendant plusieurs mois, tous les lundis, j’ai donc lu des textes d’auteurs que j’aime : Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Européen de Stefan Zweig, Éducation européenne de Romain Gary, Ravel de Jean Echenoz, La plus que vive de Christian Bobin, et Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo." Une passion qui lui a permis de découvrir le "contact physique avec les gens, leurs réactions, leurs silences aussi".
À la table du tout-monde évoque aussi les réminiscences culinaires. Si pour Laëtitia Guédon être autour de la table était un rendez-vous qui permettait d'évoquer les résolutions familiales, se dire je t'aime ou régler ses comptes, Claire Chazal a des souvenirs bien différents. "Chez moi, ce n’était pas ça. Il n’y avait aucune fête, ni partage. Aucun rapport à la nourriture. J’ai très peu de souvenirs de grandes tablées familiales. Ma mère ne cuisinait pas… Mais je ne renie pas la gastronomie auvergnat", explique-t-elle. Née d'un père (Jean) énarque devenu magistrat de la Cour des comptes et d'une institutrice (Josette), devenue professeur de lettres, la femme de télévision n'a pas vécu ces grands moments mais ne semble pas en souffrir.
La mère de François, né de sa relation avec Patrick Poivre d'Arvor, qui a épousé Xavier Couture et a fréquenté le jeune Arnaud Lemaire n'est de toute façon pas une grande gourmande. Elle avait en effet confié à Paris Match avoir "plus de plaisir à se priver qu'à être rassasiée" et "aimer vivre sur la faim, sur l'effort". "Il y a beaucoup de femmes, et des hommes aussi, qui ont cette exigence. Il y a comme un plaisir à l'assèchement, l'ascèse, à l'idée qu'on se tient, même qu'on s'affame", avait-elle ajouté. Une "discipline quotidienne" associée à une grande pratique de la danse. Au même magazine, elle expliquait en effet : "Je fais environ sept heures de danse et d'assouplissements par semaine... Même si évidemment la peau est marquée par le temps, je ne suis pas nostalgique de mes 30 ans." Pas étonnant que Claire Chazal ait une "super ligne" comme le confie Laëtitia Guédon !
À la table du tout-monde dans le cadre de Grand Reporterre, les 16 et 17 janvier au théâtre du Point du Jour à Lyon.