En 2006, le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb créait l'événement avec Indigènes, qui suivait quatre soldats africains combattant pour la France en pleine Seconde Guerre Mondiale, et valait à son casting - Jamel Debbouze, Samy Naceri, Sami Bouajila, Roschdy Zem et Bernard Blancan - un prix d'interprétation masculine commun au Festival de Cannes.
Quatre ans après, la même équipe (sauf Samy Naceri) sera de retour sur la Croisette entre le 12 et le 23 mai à l'occasion du 63e Festival de Cannes afin de présenter Hors-la-loi, qui représentera l'Algérie et qui narre, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les manifestations pour l'indépendance de l'Algérie qui deviennent de plus en plus fréquentes en France...
Cependant, Hors-la-loi crée déjà la polémique avant même que quiconque l'ait vu. En effet, alors qu'aucune projection n'a encore eu lieu, le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca monte au créneau et dénonce une "falsification de l'histoire", concernant les nombreux massacres - plusieurs milliers d'Algériens et une centaine d'Européens - tués en répression des manifestations pro-indépendantistes qui se sont tenues dans l'est algérien, notamment à Sétif et Guelma, en 1945.
L'homme politique déclare ainsi : "Bouchareb est un partisan, un irresponsable qui met le feu aux poudres de manière insupportable. Autant Indigènes était dans l'esprit positif de réhabilitation, autant celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste. Ça ne va pas se passer comme ça !"
De là à ce que les marches du Palais des Festivals servent à manifester, il n'y a qu'un pas...
A.I.