Festival de Cannes : Les scoops, les indiscrétions, les rumeurs... Découvrez le côté officieux de la sélection !

Ainsi, nous vous avons fourni en direct la liste des films de la sélection officielle (avec notamment les films très attendus de Woody Allen, Oliver Stone, Stephen Frears, Alejandro Gonzalez Inarritu, Takeshi Kitano, Bertrand Tavernier...), ainsi que les noms des membres du jury qui allaient entourer le président Tim Burton (notamment Benicio Del Toro et Kate Beckinsale). Mais d'autres informations, officieuses celles-ci, nous ont aussi été communiquées...

Comme nous vous l'avions annoncé hier, la conférence de presse du festival a été boycottée par la plupart des grandes agences de presse, qui reprochent à l'organisation d'avoir passé un accord d'exclusivité vidéo avec Canal+ et Orange TV concernant les montées des marches, les conférences de presse des films et plusieurs autres événements ou manifestations liés au festival. Gilles Jacob et Thierry Frémeaux ont confirmé ce partenariat, mais ont cependant tenu à dire qu'il n'était pas encore définitif. S'il est confirmé, il est évident que la plupart des grandes agences de presse internationales - AFP, AP, Getty... - seront largement handicapées dans leur couverture de l'événement et ne pourront fournir qu'un minimum d'images à leurs clients. A suivre...

Lors de la conférence de presse, Thierry Frémeaux a également évoqué la crise mondiale. Cette crise, qui s'était légèrement ressentie l'année dernière d'un point de vue financier, va se ressentir cette année du point de vue de la production. Dans ce sens, la crise se ressent effectivement d'une façon décalée sur la production cinématographique, puisqu'un film est en moyenne financé 18 mois avant sa sortie. Donc beaucoup de films qui étaient en projet au moment de la crise et sur lesquels les organisateurs comptaient ne sont pas prêts ou ont été reportés. Il leur a donc fallu jongler également avec cet aspect afin de proposer la sélection la plus homogène et intéressante possible.

En ce qui concerne le film d'ouverture. Il a été choisi il y a déjà plusieurs semaines : il s'agit du Robin des Bois de Ridley Scott. Mais cette année, le Festival va proposer une première mondiale autour de cet événement : le film sortira dans plusieurs pays le même jour et à la même heure que sa présentation à Cannes - le 12 mai, vers 20h. Aussi, tous les spectateurs qui se rendront dans les cinémas où le film sera projeté, auront la possibilité d'arriver une heure avant pour s'installer dans la salle et suivre la retransmission en direct de la cérémonie d'ouverture, qui sera donc suivie de la projection en première mondiale de Robin des Bois. Ainsi, les spectateurs du monde entier auront l'impression de faire vraiment partie de cette soirée d'ouverture et de la vivre comme les rares privilégiés qui se trouveront ce soir-là dans la grande salle du Palais des Festivals !

Concernant la sélection à proprement parler, uniquement seize films font actuellement partie de la compétition et concourront pour la Palme d'Or. Il en manque entre trois et quatre, les organisateurs se sont donc offert une bouée de sauvetage, car ils attendent, les doigts croisés, que certains films - toujours inachevés au moment où nous écrivons ces lignes - soient finalement prêts pour la mi-mai. C'est le cas notamment de nombreux films américains, comme Hereafter de Clint Eastwood, avec Matt Damon et Cécile de France, Rum Diary, de Bruce Robinson, avec Johnny Depp et Amber Heard, et surtout, l'un des films les plus attendus de l'année : Tree of Life, de Terrence Malick, avec Sean Penn et Brad Pitt.
Concernant ce dernier justement, qui se voit comme une immense fresque de plus de trois heures qui traite de l'histoire de l'humanité, de sa création à nos jours, il y a cependant peu de chances qu'il fasse partie de la sélection, même si la porte restera ouverte jusqu'à la dernière minute. En effet, Terrence Malick, qui a ce point commun avec Stanley Kubrick d'être totalement obsessionnel quant à ses oeuvres afin de rendre une copie parfaite, ne semble pas vouloir se presser. Celui qui a tourné quatre chefs-d'oeuvre en 35 ans - Badlands, Days of Heaven, La ligne rouge, Le nouveau monde -, a achevé le tournage il y a plus de 18 mois mais se trouve être toujours en salle de montage aujourd'hui. Une durée extrêmement longue due notamment aux différents effets spéciaux du film et à la complexité narrative de cette oeuvre qui s'annonce aussi magnifique formellement qu'ambitieuse philosophiquement. Thierry Frémeaux, qui a eu la chance d'en voir une première ébauche il y a quelque semaines, a déclaré qu'il ne perdait pas espoir de le voir à Cannes. Mais officieusement, selon nos sources, il semblerait que les producteurs du film préféreraient le présenter au Festival de Venise, en septembre prochain, afin que sa médiatisation et donc sa campagne pour les Oscars - afin qu'elle soit le plus efficace possible - ne commence pas avant l'automne. Ils n'ont donc aucune raison de presser le brillant cinéaste américain de rendre sa copie avant la rentrée...

Enfin, il reste un point d'interrogation autour du film de clôture. Si Clint Eastwood ou Bruce Robinson sont prêts, ils feraient une très belle affiche, et leur casting une montée des marches des plus glamour. Tout comme Inception, la dernière oeuvre de Christopher Nolan (The Dark Knight), avec Leonardo DiCaprio, Ellen Page et Marion Cotillard, dont la sortie est prévue pour juillet. Mais ce dernier, qui comporte de nombreux plans numériques, risquent également de ne pas être fini dans les temps. Ce qui ne sera pas le cas de Prince of Persia, de Mike Newell, avec Jake Gyllenhaal et Gemma Arterton, qui est déjà prêt, et qui a donc toutes ses chances de faire la clôture le 23 mai.

Même si nous avons déjà beaucoup d'éléments quant à cette 63e édition du Festival de Cannes, beaucoup de mystères planent encore autour de la sélection, des membres du jury (qui ne sont pas complets) et de l'organisation en général. Des mystères que nous lèverons au fur et à mesure, afin de ne rien vous faire rater du plus grand événement cinématographique de l'année.

Adam Ikx