Ce sont des témoignages qui font froid dans le dos et qui accusent une véritable légende de la musique électronique française. Il y a quelques jours, Mediapart a publié un long article rassemblant le témoignage de 7 femmes différentes à l'encontre d'Arnaud Rebotini. Célèbre DJ de 54 ans, le natif de Nancy (Meurthe-et-Moselle) s'est fait connaître du grand public en 2018 en recevant le César de la meilleure musique originale pour 120 battements par minute, le film de Robin Campillo.
Présent sur la scène électronique depuis presque 30 ans, le DJ "reconnaissable à ses costumes trois-pièces, ses cheveux gominés et sa moustache taillée", comme le décrit Mediapart, se retrouve accusé par plusieurs femmes. La cofondatrice d'un label queer évoque cette soirée dans un club parisien avec Arnaud Rebotini en 2006 qui a mal tourné : "Il m'a brusquement sauté dessus et embrassée sur la bouche par surprise, sans que je ne comprenne pourquoi. Je l'ai repoussé, il n'a pas insisté", indique-t-elle.
Pour Nolwenn, 39 ans, c'était le 8 novembre 2019, lors d'une soirée à Nantes, dans une cabine photo exiguë dans laquelle l'artiste pose sa main sur sa jambe, avant que cette dernière ne proteste : "Le message n'était peut-être pas assez clair puisque sa main s'est reposée à peu près au même endroit et est remontée le long de ma cuisse pour finir sur ma fesse, dans le short", assure-t-elle aujourd'hui.
De son côté, Arnaud Rebotini nie en bloc toutes les accusations à son encontre, notamment concernant le témoignage de Nolwenn : "Ce n'est pas un comportement que je pourrais avoir, même en étant saoul. Ou alors, je ne l'ai pas fait exprès", précise-t-il, avant d'évoquer son rapport aux femmes : "Oui, j'ai été un dragueur relou, à l'ancienne, mais je ne pense pas avoir été un agresseur sexuel. Si je me suis mal comporté et qu'elles ont subi un traumatisme, je m'en excuse. Ce sont des choses que je ne referais plus, je suis complètement passé à autre chose."
Sur les témoignages pointant le comportement d'Arnaud Rebotini, il y a également celui de Sophie, lors du festival Rave On, à Annecy (Haute-Savoie) dans la nuit du 10 au 11 mai 2014 : "Il m'a draguée lourdement très vite. Je me suis retrouvée dans une position où il m'avait mise un peu à l'écart, derrière un camion", se rappelle la jeune femme, avant de poursuivre son récit : "Il m'a embrassée et tripotée de partout. Il n'était plus dans la drague, il était dans la consommation de son petit bout de viande. J'étais comme une crevette face à un cachalot."
Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée à l'encontre d'Arnaud Rebotini concernant ces faits, comme l'indique Mediapart.
Arnaud Rebotini reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture de l'affaire.