Cette semaine, le magazine Télé 2 semaines fait un constat fracassant : du samedi 7 au vendredi 13 mai prochain, ce ne sont pas moins de 37 morts que les séries américaines et françaises diffuseront à l'écran ! De la violence gratuite, des jeunes filles torturées par des prédateurs sexuels, des hommes asphyxiés... autant de scènes qui ne choquent plus personne et pire qui rassemblent, chaque semaine, des millions de téléspectateurs.
La télé bouleverse-t-elle notre quotidien et banalise-t-elle la violence ? Décryptage.
Il y a presque dix ans, a débarqué sur nos écrans, une série d'un nouveau genre : Les Experts. Finis la romance, le sexe ou l'humour, place aux experts scientifiques. Si la série n'a rien de glamour, elle séduit pourtant et devient l'un des incontournables de TF1. Et depuis les séries policières pullulent : d'Esprits Criminels à Bones, de la nouvelle série XIII à RIS Police Scientifique qui revient jeudi ou encore le très bon Hawaii 5-0.
Les séries policières touchent-elles un public trop jeune ?
Si le policier est le genre le plus produit par les Américains, c'est parce que "80% des gens aiment regarder les séries policières" affirme Dominique Lancelot, productrice de Section de Recherches dont la dernière saison vient de s'achever sur TF1. Le problème : la plupart de ces séries sont diffusées en première partie de soirée à l'heure où les enfants peuvent encore être devant la télévision ! Si Christine Bouillet affirme "penser tout le temps aux enfants sur M6. C'est notre responsabilité", parfois les signalétiques ne sont pas jugées adéquates par les psychologues. Le pédopsychiatre Stéphane Clerget juge par exemple qu'une série comme Esprits Criminels devrait être interdite au moins de 12 ans et non 10. Chez TF1 on se défend d'avoir reçu des retours négatifs sur la série.
Même les acteurs de ces séries sont conscients de la violence qu'elles montrent. Le héros d'Esprits Criminels Joe Mantegna qui vient de recevoir son étoile sur le Walk of Fame est conscient que la série peut choquer ! A noter tout de même qu'aux États-Unis, en plus du logo, une voix off annonce aux téléspectateurs que des scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.
Exutoire ou banalisation de la violence ?
Pour Stéphane Clerget, tant de violences gratuites à la télé entraînent sa banalisation : "habitués à voir des comportements violents, ces enfants trouveront normal d'assister à des scènes de bagarre dans les cours de récréation et ne réagiront pas forcément." Pour Thibaut de Saint Maurice, philosophe, il n'en est rien et même au contraire : "C'est un exutoire. Plus une fiction est violence, plus elle mobilise les pulsions tragiques de téléspectateurs, qui en ressortent pacifiés".
Un règne sans fin des séries policières ?
Pas sûr ! Des séries humoristiques et légères refont leurs apparitions sur nos écrans. On pense bien sûr au carton mondial du moment : la série de losers Glee. Ce retour à des sujets plus gais s'expliquerait en partie par la crise économique. Certainement la première conséquence positive de cette crise...
Retrouvez l'intégralité du dossier dans Télé 2 Semaines du 7 mai au 20 mai.
V.M