Emmanuel Dupic s'en rappelle comme si c'était hier. Ce procureur de la République de Haute-Saône, aussi l'avocat général au procès Daval, a décrit comment il avait découvert le corps d'Alexia Fouillot, assassinée par son mari à l'âge de 33 ans. Nous sommes le 28 octobre 2017 lorsqu'il reçoit un appel des gendarmes et apprend qu'un homme, Jonathann Daval, a signalé la disparition de son épouse.
"Vous avez deux hypothèses. C'est soit elle a quitté le domicile familial, ce qui peut arriver, ou alors, il s'est passé quelque chose de grave. Compte tenu du contexte particulier, je demande aux gendarmes de réentendre beaucoup plus longuement Jonathann Daval, sur les circonstances de la disparition", se souvient-il auprès de RTL, dans un article du 7 octobre 2021.
La découverte du corps d'Alexia Fouillot a permis d'en savoir plus sur ses derniers moments de vie. "C'est un moment important parce que tout d'abord, on va constater sur son corps des petites traces qui ressemblent à des griffures", se rappelle Emmanuelle Dupic. Un soulagement après deux jours de recherches, auxquelles Jonathann Daval n'avait pas participé. "On retrouve une jeune femme qui a été partiellement brûlée, qui présente des traces probablement de strangulation au niveau du cou et qui présente également un visage extrêmement tuméfié, c'est à dire qu'elle a reçu des coups importants sur le visage (...) C'est un meurtrier qui connaît sa victime parce qu'il y a un grand acharnement", souligne le procureur.
S'organise alors une surveillance de Jonathann Daval et une flopée d'auditions, cinq, qu'il craque et avoue. "Ça fait partie des catégories des aveux qu'on obtient parce qu'on est acculé. On est dos au mur", explique-t-il. Depuis, Jonathann Daval a été reconnu coupable de meurtre sur conjoint et condamné à 25 années de prison, en cellule d'isolement au sein de la maison d'arrêt de Dijon.