Contrairement à ce que pouvait déclarer lundi 19 septembreSégolène Royal, l'interview de Dominique Strauss-Kahn par Claire Chazal dimanche soir n'a en rien permis de tourner la page. L'affaire est plus que jamais brûlante et pas seulement après le témoignage, on peut le dire, plutôt convaincant de Tristane Banon, l'autre accusatrice de DSK, au Grand Journal sur Canal+, lundi.
C'est au tour du Parisien et de France 3 de dégainer un témoignage dont tout le monde devrait parler d'ici quelques heures, celui de l'ex-procureur adjointe de Manhattan, Lisa Friel, qui a démissionné peu après le déclenchement de l'affaire, en mai.
Lisa Friel sera ce mercredi soir sur le plateau de Pièces à convictions sur France 3 à l'occasion d'un reportage tourné, quelques mois avant l'affaire DSK, dans l'unité qu'elle dirigeait, la Sex Crimes Unit. Brigade qui a inspiré New York Unité Spéciale, série qui a justement consacré un épisode à l'affaire DSK, diffusé ce mercredi soir sur la chaîne américaine NBC. C'est donc la brigade de Lisa Friel qui a enquêté sur les accusations portées par Nafissatou Diallo. Son témoignage promet d'en dire long...
Nos confrères du Parisien l'ont rencontrée. Lisa Friel réagit sur les déclarations de DSK sur TF1 : "Si j'ai bien compris, il semblait dire qu'il est innocent, qu'il n'y a pas de preuves contre lui et que sa victime avait menti sur tout. Il suffit de lire le rapport pour comprendre que c'est un peu différent. Nous avons bien trouvé des preuves scientifiques, mais nous n'avons pas pu prouver ce qui s'est passé ce jour, au-delà du doute raisonnable, comme on dit dans notre procédure. Et nous avions des points d'interrogation sur la crédibilité de la victime", tout en insistant sur le fait que "Nafissatou Diallo est bien une victime".
L'abandon des charges ne l'a pas surprise, car comme l'explique Lisa Friel, "dans un tribunal américain, dans une procédure au pénal, la charge de la preuve doit être indiscutable". "Ce que vous pensez pouvoir prouver et ce que vous croyez être la vérité sont deux choses bien différentes." En tant que femme, elle estime néanmoins que "ce qu'a fait DSK va bien au-delà d'une faute morale comme il l'a invoqué". "Il s'est très mal comporté. Je pense même que c'était pire que cela."
Et il n'y a pas que cet ex-procureur qui n'a pas paru convaincu par Dominique Strauss-Kahn interviewé par Chazal. Le Nouvel Observateur a demandé à l'institut Médiascopie d'analyser les réactions d'un échantillon représentatif à l'intervention de DSK. Celui-ci ne semble avoir convaincu que sur la crise économique : une analyse à découvrir sur le site de nos confrères.
Retrouvez également l'intégralité de l'interview de Lisa Friel sur LeParisien.fr
Pièces à convictions - New York, Unité des crimes sexuels présenté par Patricia Loison, ce mercredi à 22h55 sur France 3.