Vendredi 23 septembre, Jean-Marc Morandini a été mis en examen pour "corruption de mineur" et "corruption de mineur aggravée" puis placé sous contrôle judiciaire après 48 heures de garde à vue. De ce fait, l'animateur de 51 ans visé par deux plaintes déposées par deux jeunes hommes n'a plus le droit d'entrer en contact avec ces derniers ou d'exercer une activité professionnelle en rapport avec des mineurs. Il ne doit pas partir à l'étranger sans prévenir le magistrat instructeur.
C'est dans ce contexte que Me Patrick Klugman, avocat de Jean-Marc Morandini, a pris la parole sur BFMTV afin de se féliciter de cette mise en examen et d'assurer que son client qui "ne conteste rien de ce qu'il a pu faire" et "la moindre infraction" ne savait pas qu'il avait affaire à des mineurs. "Pour que l'infraction soit constituée, aurait-il fallu que Jean-Marc aie voulu pervertir des mineurs, qu'il connaissait, qu'il savait que c'était des mineurs et que par cela il voulait avoir des échanges sexuels avec eux. Ce n'est pas le cas ! Dans un cas comme dans l'autre je peux vous prouver qu'il ignorait l'âge de ses interlocuteurs (...) Dans le cadre du deuxième, quand il a su l'âge, il a cessé les échanges avec lui."
Me Francis Szpiner, interrogé à son tour par la chaîne d'informations en continu n'a pas manqué de réagir à la sortie de son confrère : "J'ai vu que l'avocat de M. Morandini disait que son client était soulagé d'être mis en examen, nous aussi nous le sommes ! Je rappelle qu'au départ on nous a crié au complot, à la manipulation, et je vois qu'aujourd'hui on est plus raisonnables." Et l'avocat de l'un des jeunes hommes, Gabriel, et de l'association La Voix de l'enfant (qui s'est constituée partie civile) de se faire plus précis concernant les incohérences de la défense de l'animateur de Crimes sur NRJ12 : "Monsieur Morandini a, sous prétexte d'un casting, créé un instrument qui lui permet d'attirer des jeunes gens chez lui en leur faisant miroiter un rôle, et en permettant de les pervertir au sens de la loi (...) Il a fait un casting pour le soi-disant remake d'un film [intitulé Ken Park, réalisé par Larry Clark] qui n'a ni scénario, ni réalisateur et dont il n'a jamais acheté les droits. Ce film n'a jamais existé donc c'est un piège." Me Szpiner a aussi rappelé que son client, âgé de 16 ans à l'époque des faits, "avait bien dit qu'il était mineur et Jean-Marc Morandini ne pouvait pas l'ignorer, il avait même eu sa mère au téléphone qui s'inquiétait de voir son fils de 16 ans venir à Paris."
Enfin, à la question de savoir pourquoi son client avait attendu aussi longtemps pour se manifester alors que les faits remontaient à 2009, l'avocat a expliqué : "Chaque fois c'est la même chose, lorsque quelqu'un est accusé d'être un prédateur, on s'aperçoit que des gens ont gardé le silence pendant des années. A l'occasion d'une plainte ou d'une révélation, des gens s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls, et qu'ils n'ont pas à avoir honte. Aujourd'hui, la honte doit changer de camp, la gêne doit changer de camp. C'est le combat de l'association."
Jean-Marc Morandini reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture judiciaire de ces affaires pénales.