Rares sont les cinéastes et les réalisateurs à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Albert Dupontel, lui, en fait partie. Et quand il a des messages à faire passer, l'acteur de 59 ans ne passe pas par quatre chemins. Dans Second Tour, sa comédie en salle ce mercredi 25 octobre avec Cécile de France (qu'il retrouve sur grand écran) Albert Dupontel campe le personnage de Pierre-Henri Mercier, un candidat dans la course à l'Elysée dont la campagne présidentielle est scrutée à la loupe par deux journalistes. Une manière plutôt rigolote de pointer du doigt certains agissements de la part des politiques autour des comptes de campagne.
Si le principal objectif de ses films est d'amuser et de divertir, Albert Dupontel ne peut s'empêcher de glisser quelques messages importants à ses yeux, lui qui peine désormais à comprendre le monde moderne et certaines des décisions prises par les gouvernements. Albert Dupontel n'est pas du genre à tourner sept fois sa langue dans sa poche mais il n'en a pas besoin. Ses discours sont très souvent criants de vérité, comme lorsqu'il parle de la coupe du monde de football organisée au Qatar, boycottée par beaucoup : "Ils sont soupçonnés de subventionner le Hamas. On donne de l'argent à un pays qui finance une organisation qui va détruire notre civilisation", admet-il dans Paris Match. "Le football a été inventé par la démocratie. [...] L'occident est malade de l'argent."
Ses coups de gueule et ses coups de sang, qu'ils soient subtils ou non, font la réputation d'Albert Dupontel. Lui, qui se considère comme "angoissé et impatient", a néanmoins du mal à accepter qu'on le considère comme "un homme difficile" : "Je travaille depuis 20 ans avec les mêmes personnes. Est-ce que cela serait le cas si j'étais difficile ? On me parle encore, 15 ans après, du moment où j'ai quitté un plateau, car le journaliste n'avait pas vu le film. Je trouve que je me suis maîtrisé."
L'échange s'était déroulé en 2009 et avait laissé plus d'un téléspectateurs perplexes. À l'époque, Laurent Bignolas, présentateur d'un journal de France Télévisions, devait interviewer Albert Dupontel pour la sortie de sa comédie, Le Vilain, dans lequel il donnait la réplique à Catherine Frot. En duplex avec le réalisateur présent au festival du film de Beauvais, Laurent Bignolas avait eu le malheur d' avouer qu'il n'avait pas encore vu le film sur lequel il était sur le point de l'interviewer.
Il n'en a pas fallu plus à Albert Dupontel pour changer de visage, ne masquant plus son agacement et sa colère à l'idée de vendre un film que le journaliste en question n'avait pas eu le temps de regarder. Très en colère, Albert Dupontel avait même fini par quitter le plateau. Les relations se sont heureusement détendues depuis entre l'acteur et le journaliste...