Le 4 avril 2025, le monde de la musique a perdu l'une de ses figures emblématiques avec le décès, des suites de maladie, d'Amadou Bagayoko, survenu à l'âge de 70 ans à Bamako, sa ville natale. Guitariste et chanteur renommé, il formait avec son épouse Mariam Doumbia le duo légendaire Amadou & Mariam, reconnu pour sa fusion unique de musiques traditionnelles maliennes et de sonorités contemporaines. Né en 1954, Amadou Bagayoko a perdu la vue à l'âge de 15 ans en raison d'une cataracte congénitale. Cette épreuve ne l'a pas détourné de sa passion pour la musique. Il a étudié à l'Institut des jeunes aveugles de Bamako, où il a rencontré Mariam Doumbia. Leur complicité artistique et personnelle a donné naissance, en 1980, au duo Amadou & Mariam, également connu sous le nom de "couple aveugle du Mali". L'album Dimanche à Bamako, produit par Manu Chao en 2004, a été un véritable tremplin international, remportant une Victoire de la musique en 2005. Leur album suivant, Welcome to Mali (2008), a été nommé aux Grammy Awards. Au fil des années, le duo a collaboré avec des artistes de renom tels que Damon Albarn et a partagé la scène avec des groupes comme Coldplay.
La disparition d'Amadou Bagayoko a suscité une vague d'émotion et de nombreux hommages de la part de la communauté musicale internationale. Le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, a exprimé sa "consternation" face à cette perte. Des artistes tels que Manu Chao et Youssou N'Dour ont également partagé leur tristesse, témoignant de l'impact profond qu'a eu Amadou sur la scène musicale mondiale. Sur Facebook, Matthieu Chedid a, lui aussi, confié sa tristesse : "Amadou et Mariam sont mon premier coup de coeur pour le Mali. C'est grâce à eux (…) que j'ai été pour la première fois dans ce si beau pays, c'était pour le festival Paris-Bamako. Tout est né de là. Amadou est un être rare et un guitariste inouï. Il va tellement nous manquer". À Bamako, la capitale malienne où il résidait, une cérémonie d’hommage a été organisée hier, dimanche 6 avril, en mémoire d’Amadou. Ce moment fort en émotion a rassemblé proches, anonymes et figures du monde artistique malien venus assister à l’inhumation du musicien dans le jardin de sa maison, conformément aux souhaits de sa famille.

Une prière mortuaire a été prononcée à cette occasion et parmi les prises de parole marquantes, Le Parisien a rapporté celle de Kadiatou, l’une des filles du défunt musicien, qui a profondément touché l’assemblée : "Mon père était discret et pieux. Au-delà de l’art, il a cultivé l’humanisme". Le ministre de la Culture, Mamou Daffé, a également tenu à saluer la mémoire du chanteur emblématique : "Le monde de la culture perd un grand homme. Il a porté haut la culture malienne". De nombreux artistes maliens ont tenu à être présents, à l’image de Salif Keïta, rapportent nos confrères du Parisien. Sous les tentes dressées pour l’occasion, des portraits du musicien étaient brandis avec fierté, tandis que des femmes scandaient des louanges en son honneur.