Comme chaque année, Amélie Nothomb choisit la rentrée pour sortir son nouveau livre. Le 1er septembre 2020, la romancière était l'invitée de Sébastien Krebs sur Europe 1. L'occasion pour elle d'évoquer non seulement son nouvel ouvrage intitulé Les Aérostats (éd. Albin Michel), mais également ses souvenirs "angoissés" de rentrée scolaire.
"Une rentrée sur deux, je vomissais en me réveillant tellement j'étais angoissée, parce que je ne savais pas ce qui m'attendait, a ainsi confié l'autrice belge de 53 ans. Ce qui me terrifiait le plus, c'était les enfants que j'allais rencontrer. Est-ce que j'allais être dans une classe sympathique, est-ce que j'aurais des amis... Ça me terrifiait. Infiniment plus que les enseignants. Généralement, ça se passait plutôt bien avec les enseignants."
Les premières rentrées d'Amélie Nothomb, fille de diplomate, sont d'abord tenues au Japon, puis en Chine, et enfin à New York : "Le jardin d'enfants dans le système japonais, c'était l'armée, il y avait un petit uniforme, il fallait marcher au pas avec le drapeau. Je détestais ça." Est ensuite venue l'école primaire à Pékin : "L'instituteur m'avait prise en grippe, parce que j'arrêtais pas de demander à aller aux toilettes et il ne pouvait pas supporter ça." Enfin, à New York, même si elle estime que tout s'est "plutôt bien passé", l'écrivaine s'est souvenue de sa rentrée de la honte : "J'avais hérité du cartable Snoopy de ma grande soeur, et je me disais : 'C'est intolérable, j'ai 8 ans et j'ai un cartable Snoopy, les gens vont croire que je suis un enfant.'"
L'autrice à succès a ensuite entamé ses études de philologie à Bruxelles. Un parcours personnel dont elle s'est inspirée pour l'héroïne de son nouveau roman Les Aérostats : "A 19 ans, j'étais sérieuse comme un pape, j'avais la vitalité d'un poireau trop cuit, je passais ma vie à lire, a-t-elle raconté à Philippe Vandel lundi, toujours sur Europe 1. Je pensais être transparente, jusqu'au jour où, ayant pris la parole en cours, je me suis fait littéralement insulter par tout le monde : 'Mais quelle conne, mais quelle conne'.Tout l'amphi qui crie 'connasse', je vous assure, ça m'a fait beaucoup d'effet."
Aujourd'hui, Amélie Nothomb effectue, non pas sa rentrée scolaire, mais sa rentrée littéraire. Un rendez-vous qui, aujourd'hui encore, est synonyme de stress pour la romancière qui appréhende toujours les réactions de ses lecteurs : "Je suis moins angoissée qu'à l'époque de l'école, mais comme c'est toujours la saison où je publie mon livre, c'est quand même un rendez-vous d'angoisse. Je suis toujours là avec mon nouveau livre... Bien sûr j'aime beaucoup ça, rien ne m'y force, mais je m'inquiète beaucoup tout de même."