Connue pour ses nombreux livres à succès, de Stupeur et Tremblements à Métaphysiques des tubes, Amélie Nothomb a décidé de mettre un peu de côté la littérature en acceptant la proposition d'un célèbre artiste français, à savoir Aldebert. En effet, elle a collaboré avec lui sur l'une des chansons de son nouvel album Enfantillages 666, sorti en avril dernier. Mais ce qui nous intéresse ici, à l'occasion de ses 58 ans, c'est son appartement "presque vide" à Bruxelles, où ne voit que "très peu de choses lui appartenant".
C'est ce qu'expliquaient nos confrères de L'Express en 2002. Amélie Nothomb "se fiche de la décoration. Elle n'a pas de livres, à part les trente et une traductions des siens et la dernière bande dessinée de son compatriote Philippe Geluck. Elle n'a pas d'objets car elle déteste posséder". Et il y a une raison à cela. "J'ai été si souvent déracinée pendant mon enfance, j'ai si souvent tout perdu qu'aujourd'hui je ne veux plus risquer de m'attacher à quoi que ce soit", racontait-elle au magazine.
Elle a tout de même quelques meubles, "comme cette superbe armoire de mariage chinoise ("parfaite pour cacher des cadavres) achetée pendant la Révolution culturelle durant laquelle les Chinois se débarrassaient de tout ce qui rappelait leur passé", ainsi que des "tableaux (le château familial où Amélie passe ses vacances d'été, et un portrait de son père enfant dans les bras de sa mère)". Mais ces biens appartiennent à ses parents.
"La cuisine est plutôt réservée à sa soeur, traiteur pour vieilles baronnes belges, et la chambre interdite de visite pour cause de désordre", apprend-on également. Elle "possède tout de même quelques chapeaux dont le célèbre Diabolo devenu sa marque de fabrique et sans lequel elle serait pour ainsi dire méconnaissable." Et au milieu du salon : un canapé rose. C'est là qu'elle écrit, "assise en tailleur" et avec "un cahier posé sur ses genoux".
Quant à son rapport avec Bruxelles, celle qui n'est plus un coeur à prendre s'y est installée à 17 ans, comme elle l'expliquait pour Le Point en 2011 : "Au début, j'ai trouvé la ville hostile, froide. Il s'est passé beaucoup de temps avant que je n'en découvre les charmes. Nous nous sommes installés, ma soeur, mon frère et moi, dans le quartier d'Ixelles, au sud de Bruxelles, car l'Université libre - c'est-à-dire laïque -, où j'étudiais la philologie romane, était proche. Ma famille, qui n'était pas originaire de Bruxelles mais du Luxembourg belge, avait fondé le Parti socialchrétien et, de la part de mon frère, ma soeur et moi, c'était un acte de sédition que d'aller dans une université dite "'sans Dieu'."