A la veille du grand retour officiel - et sportif - en solo de son épouse Kate Middleton après son accouchement, et à quelques jours du baptême de leur fils le prince George au palais St James le 23 octobre, le prince William vivait jeudi 17 octobre 2013 à Buckingham Palace un grand moment fondateur de sa carrière royale, lui qui a quitté en septembre la base de RAF Valley et son travail de pilote d'hélicoptère de secours pour se consacrer à sa famille et au service de la couronne. Du moins lors de cette "année de transition" qu'il entame.
Le fils aîné du prince Charles, et son successeur pour le trône, conduisait sa toute première cérémonie d'investiture au palais royal, remettant médailles et insignes de l'ordre de l'empire britannique à diverses personnalités, dont le héros du tennis britannique Andy Murray, épinglé sous le regard fier de sa compagne Kim Sears et de ses parents Judy et William.
Ce moment spécial, William, qui portait son uniforme de la RAF (il a quitté le service opérationnel, mais reste membre des forces armées jusqu'en janvier 2014), l'avait assidûment préparé. Pour être sûr de lui et de ne pas faire de bourde, il s'était exercé au maniement de son épée cérémonielle (celle de George VI) presque autant qu'il s'était entraîné à installer le siège bébé à l'arrière de son Range Rover avant de ramener le petit George de Cambridge de la maternité le 23 juillet dernier ! Consciencieux... "Un peu nerveux" à l'idée de cette grande première (et de couper l'oreille ou de piquer la poitrine de quelqu'un), le duc de Cambridge s'était exercé sur un valet, a confié un membre du palais.
S'il s'agissait d'un grand jour pour le prince, lui qui a déjà représenté sa grand-mère Elizabeth II à l'étranger mais débutait dans de telles fonctions sur le sol britannique, "il a par dessus tout conscience que c'est le plus beau jour de la vie de certains de ceux qu'il décore", a signalé la même source. Quant aux raisons qui ont pu pousser la souveraine a délégué à son petit-fils cette mission, elles n'ont pas été précisées par le palais, laissant spéculer entre le désir de la monarque de commencer à intégrer William au sommet de la vie royale (25 cérémonies de ce genre en moyenne par an, pour lesquelles le prince Charles ou la princesse Anne sont aussi mis à contribution) et ses petites contrariétés physiques (sciatique, jambes lourdes, genoux défaillants) pour cet exercice d'une heure.
Jeudi, le prince William, qui a récemment suivi un entraînement avec la police pour savoir comment réagir en cas d'attaque subie par sa famille, a notamment décoré le policier Christopher Allison, en charge de la sécurité des JO de Londres 2012, ainsi que le producteur comique Jon Plowman. Mettant à l'épreuve son entraînement, il a adoubé Sir Kenneth Gibson, pour services rendus à l'éducation.
Un contrôle anti-dopage inopportun qui n'ôte pas le sens de l'humour à Andy Murray, taquin avec le prince William
Lorsque le Lord Chamberlain a annoncé le nom d'Andy Murray et sa distinction, un sourire a illuminé le visage du prince William, ravi d'accueillir celui qui, distingué dans la promotion du Nouvel An, a fait vibrer la nation et son couple en remportant l'or olympique en 2012 et Wimbledon, enfin gagné en 2013 par un Britannique. Du côté du tennisman de 26 ans, la décontraction était aussi de mise. En convalescence et en phase de rééducation depuis une semaine après son opération du dos il y a un mois, l'Ecossais, qui a été fait "seulement" officier de l'ordre de l'empire britannique au grand dam du public et des observateurs (considérant qu'Andy méritait d'être anobli - grade de chevalier), a pris avec humour une petite péripétie qui a bien failli lui faire manquer la cérémonie : la visite, comme toujours inopinée, de l'agence de contrôle anti-dopage à son domicile du Surrey alors qu'il se préparait à partir ! "Je suis en plein contrôle anti-dopage, ha ha je vais être en retard", a-t-il tweeté. Finalement, le chauffeur de taxi ayant fait des miracles, il est arrivé à l'heure au palais royal, pour le plus grand plaisir de William, qui n'a pas passé autant de temps avec les autres décorés qu'avec lui.
Il faut dire qu'entre les deux garçons, de la même génération et mutuellement admiratifs, le courant ne pouvait que passer. En l'espace de la petite minute dont ils ont disposé pour converser (soit quatre fois plus longtemps que les autres décorés, gratifiés d'une simple poignée de main), le prince William, depuis son estrade, a pu s'enquérir de l'état du dos d'Andy Murray tandis que l'actuel numéro quatre mondial le remerciait pour la lettre d'enouragement reçue de sa part avant Wimbledon. Le tennisman n'a d'ailleurs pas hésité à taquiner son royal interlocuteur, évoquant une lettre que la duchesse de Cambridge, désormais impliquée dans le monde du tennis, lui avait envoyée par la suite et qualifiant son écriture de magnifique, "fantastique comparée à celle du prince". "Je l'avais déjà rencontré plusieurs fois auparavant et il a toujours été très abordable", a ensuite expliqué Andy Murray, comme pour justifier cette audace.
Sur Twitter, sa mère Judy a posté une photo souvenir prise sur les marches de Buckingham, en écrivant : "Oui, j'ai pleuré." Supportrice assidue de son fils, elle forme un tandem précieux pour l'athlète avec sa compagne Kim Sears, qui arborait un ensemble des plus chic : robe Matthew Williamson à plus de 1 000 euros, béret Jane Taylor, chapelière prisée des têtes couronnées... Il y en avait pour près de 2 500 euros de mode sur celle habituellement abonnée aux Zara et autres Topshop ! L'occasion le valait bien. Au rayon des bonnes nouvelles, Andy Murray ne prévoierait-il pas de passer à la vitesse supérieure avec Kim, comme l'a fait son rival Novak Djokovic avec sa bien-aimée Jelena Ristic ?