C'est l'un des plus grands scandales médiatiques des dernières décennies en France. Lorsque Paris Match dévoile en 1994 l'existence de Mazarine Pingeot, c'est tout le monde de sa mère, Anne, qui s'écroule. Née en toute discrétion en 1974 dans une maternité d'Avignon, la petite Mazarine est restée plus de vingt ans cachée, loin de la vie médiatique de son père, François Mitterrand, mais tout de même à ses côtés, dans une relation partagée avec sa famille officielle.
Anne n'aura pas d'autres choix que cette relation secrète qui la mettra en dehors des règles familiales et de l'Église
Pour Anne Pingeot, fille de bonne famille ayant grandi dans un environnement marqué par la tradition catholique, cette relation cachée est une décision très difficile à accepter. "Anne n'aura pas d'autres choix que cette relation secrète qui la mettra en dehors des règles familiales et de l'Église", explique Hugues Nancy, réalisateur de François Mitterrand & Anne Pingeot - Fragments d'une passion amoureuse, dans un article paru dans Paris Match ce mercredi 12 mai.
Une décision terrible pour la jeune femme qui se retrouve à la marge, animée par cet amour sans faille pour un homme qu'elle a rencontré lorsqu'elle a 21 ans alors que lui en a déjà 48. Ainsi, Mazarine, née hors mariage, n'aura pas non plus d'existence officielle du côté de sa famille maternelle. Un statut que la deuxième femme de l'ancien président vit très mal, selon Hugues Nancy : "Anne m'a raconté la honte d'avoir été fille-mère, la violence de sa famille".
Alors qu'elle a longtemps cru que François Mitterrand, également père de deux fils, quitterait sa femme, Danièle, Anne Pingeot a finalement du se faire une raison. Elle a donc accepté cette vie dans l'ombre, loin des lumières de la présidence. Dans un premier temps, elle s'installe à Latche dans les Landes, avant de partir pour Gordes, en Provence, guidée par son amour pour celui qui sera président de la République française entre 1981 et 1995. Aujourd'hui à la retraite, celle qui fut historienne de l'art continue d'enseigner à l'École du Louvre.