Antonio Tabucchi : Le grand écrivain italien amoureux du Portugal est mort

Le monde de la littérature est en deuil...

Professeur de langue et de littérature portugaise à l'université de Sienne, romancier, nouvelliste, Antonio Tabucchi était considéré comme l'un des plus grands écrivains d'Italie. Il est décédé ce dimanche 25 mars à l'âge de 68 ans des suites d'un cancer généralisé découvert par hasard il y a une quinzaine de jours à la suite d'une opération de la hanche.

"Un ami, un compagnon, de route, un homme qui a vécu son époque avec passion et rage, un intellectuel européen, un grand écrivain, nous a abandonnés" a déclaré dans un communiqué son éditeur italien Feltrinelli. Antonio Tabucchi, auteur notamment de Nocturne Indien, de Pereira prétend ou encore Tristano meurt, était également connu pour avoir traduit en italien et dans son intégralité l'oeuvre du Portugais Fernando Pessoa.

Un auteur qu'il avait découvert à Paris alors qu'il étudiait la littérature depuis 1962. Un véritable coup de coeur pour la culture du Portugal où il rencontre sa femme qui lui donnera deux enfants. "[Antonio Tabucchi] n'était pas seulement l'ami intime de Lisbonne et du Portugal, (...) il était aussi le plus Portugais de tous les Italiens, un auteur cher aux lecteurs portugais" a pour sa part déclaré Francisco José Viegas, secrétaire d'État portugais à la Culture. Antonio Tabucchi s'était installé depuis de longues années dans sa patrie d'adoption où il devrait être enterré ce jeudi à Lisbonne.

Chroniqueur pour le Corriere della Sera en Italie, pour El Pais en Espagne, polémiste engagé contre Silvio Berlusconi, Antonio Tabucchi laisse une oeuvre complète de romans, d'essais et de traductions salués par le monde de la littérature en général et plus particulièrement du Portugal. "Bien que n'ayant jamais oublié l'Italie, sa patrie, Antonio Tabucchi (...) a su interpréter comme peu ont su le faire notre histoire et notre peuple. Il était passionné par notre culture, contribuant à son enrichissement et à sa promotion" a ajouté le président du Portugal Anibal Cavaco Silva dans un message adressé à la famille de l'écrivain.