Un clash pas demeuré dans la sphère privée en début d'année en Australie, un premier semestre 2011 traversé comme un zombie dans un désert, une rupture et une mise au point pré-Roland-Garros via les colonnes de L'Equipe, et, désormais, une action en justice contre son père : Aravane Rezaï n'a plus grand-chose à perdre et tente de faire le ménage pour se reconstruire, ou plutôt construire sa nouvelle carrière.
Selon Marianne et Le Parisien, la tenniswoman franco-iranienne, 15e joueuse mondiale à l'automne 2010 et qui a plongé à ce jour au-delà du 50e rang au classement WTA, a décidé de porter plainte pour extorsion de fonds et faits de violence contre son père, Arsalan Rezaï, entraîneur-despote de sa fille depuis toujours (jusqu'à la brouille du début d'année), et habitué des dérapages comportementaux et accès de violence. Le site du quotidien L'Equipe, après enquête, précise et corrige les motifs, graves, de la plainte : harcèlement moral, violences volontaires et menaces de mort.
Aravane Rezaï, 24 ans, qui porte les couleurs de la France depuis 2005, a déposé plainte le 1er juin au commissariat de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour extorsion de fonds. D'après la plainte, transmise au parquet de Saint-Etienne - d'où la famille est originaire et où elle réside -, elle reproche à Arsalan Rezaï, à qui elle versait 2 000 euros de salaire, de l'avoir contrainte à lui donner 35 000 euros.
La plainte de la tenniswoman en pleine tourmente succédait de quelques jours à un entretien avec son père publié par le JDD, le 28 mai, où l'homme se plaignait de sa situation : "Je me suis consacré à ma fille et je n'ai pas de retraite. Rien. Je vais voir si je peux trouver un boulot, mais à bientôt 60 ans, ce n'est pas simple. J'aimerais aider des jeunes joueurs motivés, j'ai l'expérience. Mais financièrement, je ne sais pas comment on va faire."
Déjà suspendu et visé par une enquête émanant de la WTA suite à l'incident survenu dans les heures précédant l'entrée en lice de sa fille à l'Open d'Australie en janvier (Aravane a gardé les détails pour elle, mais il l'aurait prise à parti ainsi que son compagnon - membre d'une instance du tennis international - alors que le couple se promenait, la reniant elle et le menaçant physiquement lui), Arsalan Rezaï, qui a déjà un passif chargé en matière de débordements, est à nouveau dans le collimateur de la justice française, lui qui avait déjà été condamné à plusieurs reprises notamment par le tribunal de Saint-Etienne.
Le seul moyen pour Aravane Rezaï, déjà drastiquement séparée de sa famille (elle ne voit plus non plus ni son frère ni sa soeur) et vivant dans un lieu secret, de faire le ménage une bonne fois pour toutes ?
Car la jeune femme, qui jongle avec les entraîneurs intérimaires, n'a de toute évidence pas les moyens d'être une compétitrice. Défaite au premier tour en Australie, à Monterrey, à Miami, ou encore à Marbella (contre la 258e mondiale...), on a failli croire qu'Aravane reprendrait pied à Roland-Garros, devant le public français. D'autant qu'elle effectuait, quelques heures avant son entrée en lice, une mise au point dans les colonnes de L'Equipe, disant ses quatre vérités sur ses relations avec sa famille : "C'est devenu de pire en pire. Pendant les vingt-quatre ans passés auprès d'eux, mes parents m'ont appris que je devais être dépendante d'eux. Mais j'ai fait le choix de sortir de cette bulle (...) Je les aime tous (les membres de sa famille), mais ce n'est pas pour autant que je leur pardonne."
A la fin de son match, perdu, au premier tour de Roland-Garros, elle était en larmes.