Un homme de culture s'en est allé. Arthur Conte, historien, écrivain et journaliste, est mort à l'âge de 93 ans, selon sa nièce, ce vendredi 27 décembre.
Sur France Bleu, Marie-Claude Conte-Grégoire, nièce de celui qui a notamment été président de l'ORTF en 1972-1973, s'avoue "bouleversée" et confie que son oncle "n'était pas bien" et affichait une extrême fatigue. Père de la romancière Dominique Bona et de l'ancien président du Figaro Médias Pierre Conte, Arthur Conte est originaire de Salses-le-Château, village des Pyrénées-Orientales dont il fut le maire en 1947, vingt-sept ans après sa naissance.
Très vite engagé aux côtés des socialistes, et notamment de la SFIO, il est envoyé en Allemagne en 1943 dans le cadre du STO (service du travail obligatoire). Au sortir de la guerre, il s'engage dans la fédération socialiste de son département, avant de prendre la mairie de sa ville natale et d'être conseiller général du canton de Latour-de-France (1951). Un engagement politique qui le mènera jusqu'au poste de secrétaire d'État à l'industrie et au commerce pendant quelques mois en 1957, dans le gouvernement Bourgès-Manoury. Entre-temps, il est élu député SFIO des Pyrénées-Orientales (de 1951 à 1957), costume qu'il portera à nouveau après son intermède au gouvernement, en étant notamment, dès 1959, vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée. Avant de présider en 1961 l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale, lui qui dix ans plus tard, militera pour le oui au référendum sur l'élargissement de l'Europe des Six, après avoir été l'un des soutiens de Pompidou à l'élection présidentielle de 1969.
En 1963, il claque violemment la porte de la SFIO, il siège alors à l'Assemblée nationale avec une étiquette de socialiste indépendant, puis, finalement, jusqu'à 1972 au sein du groupe parlementaire de l'UDR.
Après trente ans de combat politique, Arthur Conte expérimente à l'âge de 53 ans une toute nouvelle mission : en juillet 1972, il est placé à la tête de l'ORTF en tant que président-directeur général ou PDG, un titre qui n'avait jusqu'ici jamais été attribué. Il en sera destitué un an plus tard (octobre 1973) pour n'avoir pas réussi à remettre l'Office sur pied, en laissant notamment une hostilité au pouvoir gangrener certains services.
Fin lettré, passionné d'histoire, Arthur Conte a écrit également de nombreux ouvrages, que ce soit sur Yalta, Giscard d'Estaing, le maréchal Joffre ou encore les présidents de la Ve République. En 1997, il publiait une autobiographie, intitulée Un provincial à Paris.