Elle inspire la joie de vivre, Audrey Dana n'a pourtant pas toujours connu des instants heureux. Un parcours semé d'embûches dès son enfance comme le raconte cette semaine sa grande soeur, Marie-Noëlle, dans les pages du magazine Gala. Des souvenirs partagés avec sincérité.
La vie d'Audrey Dana prend une tournure délicate le jour où sa mère, Mary, décide de transformer leur maison familiale de la Beauce en un centre de la Ddass. "Pendant six ans, elle y accueille ainsi jusqu'à cinquante adolescents 'à problèmes'", se souvient sa grande soeur. Très rapidement dépassée par l'ampleur de sa mission, leur maman perd pied et les délaisse alors qu'elle ne voulait pourtant pas faire de différence entre ses enfants biologiques et d'adoption. "Je suis devenue la maman de secours", avoue la grande soeur d'Audrey Dana qui se souvient que "très vite, des problèmes de drogue et de violence sont devenus notre quotidien". "Nous n'étions pas armés pour nous défendre", admet celle qui est devenue auteure et vient de terminer la coécriture de son premier film.
Parce qu'elle sait qu'elle doit énormément à sa grande soeur, Audrey Dana va jusqu'à l'appeler sa "maman de substitution". "A onze ans, on l'a envoyée aux Etats-Unis. J'étais paumée", se remémore la réalisatrice de Sous les jupes des filles (diffusé ce jeudi 17 août sur M6), Si j'étais un homme sorti le 22 février.
Marie-Noëlle se souvient de sa petite soeur comme d'une enfant pas toujours facile à élever. "Lui donner un ordre était compliqué. Elle négociait tout. Et finissait par m'avoir à la séduction car c'était une petite fille vraiment craquante", se rappelle-t-elle.
De cette enfance délicate qu'Audrey Dana "vivait très mal", est née une relation fusionnelle avec son aînée. "On échange beaucoup par SMS et on se voit au moins deux fois par mois, car quand je n'ai pas de nouvelles d'elle, je déprime", confie l'actrice et réalisatrice de 39 ans.
Marquée par l'absence de sa mère et le passage de tous ces enfants de la Ddass chez elle, Audrey Dana s'était déjà confiée sur ce sujet lors d'un entretien exclusif qu'elle nous avait accordé à l'occasion de la sortie de Boomerang en 2015.
"Je vivais avec des enfants de la Ddass, des enfants qui n'avaient pas de parents, qui avaient été abusés, violés ou battus par leurs parents. Il y avait une tension et une violence chez moi qui étaient très fortes, mais je suis reconnaissante à tout ça parce que ça m'a ouvert au monde alors que j'aurais pu être une pétasse sans conscience. Mon enfance était chaotique et très surprenante à la fois. Il y avait toutes les religions, les nationalités, les origines sociales. C'est un endroit où j'ai aussi expérimenté les drogues, chose que normalement on fait en dehors de chez soi. C'était le bordel. J'étais au milieu de nulle part et en même temps au coeur de la vie.", nous avait-elle expliqué à l'époque avec sincérité.