C'est l'un de nos plus brillants esprits et il s'apprête à nous quitter. Axel Kahn, ancien président de la Ligue nationale contre le cancer est atteint depuis plusieurs mois par la maladie et son combat semble perdu. Il le sait, ne s'en cache pas et a même beaucoup communiqué dessus, à travers son blog ou sur les réseaux sociaux. Après un dernier message personnel où il indique que la fin est proche, l'ancien directeur de l'Institut Cochin a accordé une dernière interview à François Busnel pour son émission La Grande librairie.
Un moment touchant et extrêmement émouvant d'un homme, atteint par un cancer incurable et qui se trouve face à son destin et ses derniers instants de vie."Je suis d'une totale impavidité par rapport à la mort", assure celui qui fait montre d'un courage remarquable face à cette épreuve et qui ajoute que la mort l'indiffère "totalement". "D'ailleurs en gros elle n'existe pas, ce qui existe c'est la vie qui s'interrompt", résume-t-il.
Il se trouve qu'il y a peu d'épisodes de ma vie que j'ai regretté d'avoir vécu
Se déclarant agnostique, Axel Kahn fait de la mort un "non-évènement" et préfère s'intéresser à la vie et aux actions que l'on y mène. Apaisé à quelques semaines d'une fin qu'il a lui-même annoncée, le médecin se dit satisfait de la vie qu'il a mené. "Il se trouve qu'il y a peu d'épisodes de ma vie que j'ai regretté d'avoir vécu. En gros, j'ai aimé les différents épisodes de ma vie", résume-t-il, à une exception près, le suicide de son père, Jean, qui l'a beaucoup marqué. "Ça a été un drame d'une violence inouïe, mais quand on regarde dans toutes les vies, il y a des drames épouvantables. Dans mon cas, c'est un drame épouvantable qui a aussi été particulièrement positif", note-t-il.
En effet, malgré la douleur de la perte de son père, Axel Kahn a réussi à en faire une force, se rappelant des derniers mots de son père, à qui il est le seul à avoir laissé une lettre avant de s'ôter la vie. "Je ne serais pas le même homme si je ne m'étais demandé : dans la décision importante que j'ai à prendre, est-ce que Jean Kahn considérerait que j'agis de manière raisonnable et humaine", raconte-t-il à son interlocuteur.
Une dernière interview en forme de testament pour un homme qui aura lutté contre la maladie tout en essayant d'envoyer un message positif et bienveillant jusqu'au bout.