Même si Benjamin Castaldi a déclaré ce matin sur Europe 1 avoir hâte de passer à autre chose après Secret Story et être désireux de se consacrer à son métier de producteur, il est pour l'instant au coeur de l'actualité. En charge de l'émission la plus regardée de l'été depuis quatre ans, le quadragénaire est incontournable. Alors quand son attaché de presse propose une interview du célèbre Castaldi junior afin qu'il fasse la promotion de son livre Dans les yeux de Simone (recueil de photos consacré à sa grand-mère Simone Signoret), pas le temps de réfléchir : on saute sur l'occasion ! L'occasion de déterminer quel animateur de TF1 est le plus sympathique : Denis Brogniart (un potentiel mentor charismatique) ou Benjamin Castaldi, le copain rigolo à la répartie indiscutable et au charme efficace ? Votre envoyée spéciale a joué au mentaliste et a tenté de cerner ce Benji qu'on a pourtant l'impression de tous connaître... Autour d'un café et d'une cigarette (ne manque que le feu de cheminée et la peau d'ours synthétique pour une ambiance authentique), le Benji blagueur de TF1 paraît serein et parfaitement rodé à l'exercice de l'interview. Teint bronzé, tout sourire et blouson en cuir, l'animateur est prêt à passer au pure-grill.
SIMONE LE MYTHE... ET SIGNORET LA MAMIE
A travers un recueil de 300 photos choisies par l'animateur-producteur, Benjamin Castaldi évoque sa grand-mère avec émotion et pourtant avec pudeur. Un voyage au coeur d'une célèbre famille pour mieux comprendre la vie de cette célèbre actrice oscarisée... loin des caméras.
Purepeople : Pourquoi ce livre ?
Benjamin Castaldi : Le 30 septembre, ça fera 25 ans qu'elle est morte. Il n'y a pas eu énormément de documentaires sur elle, donc il fallait réparer tout cela. L'occasion de l'anniversaire était parfait pour ça. On a raté les 10 ans, on a raté les 20 ans, on n'allait pas rater les 25 ans !
Et pourquoi un livre et pas un documentaire vidéo : elle était quand même comédienne...
BC: Il y a un documentaire qui a été fait pour France 5 qui était très bien. Et c'était plus difficile pour moi, faisant un métier d'image, de faire un documentaire filmé sur ma grand-mère. C'était peut-être pas la meilleure idée. Là, il y a de très belles photos... on traverse 50 ans d'histoire(s)...
De toutes ces photos, il n'y en a aucune avec vous à part celle de la quatrième de couverture... Frustrant ?
BC : Non, pas frustrant. Il n'y a aucun cliché de nous, c'est un peu triste mais elle faisait beaucoup de photos, mais pas de photos de famille.
Vous évoquez votre grand-mère dans cet ouvrage ce qui permet aussi au lecteur de vous y découvrir en filigrane. Paradoxal pour une personnalité aussi discrète sur sa vie privée...
BC : Y'a pas tellement de vie privée là dedans... Ma famille n'était pas privée, elle était hyper connue. Ils appartiennent tous à l'histoire.
Sauf que l'on connaissait le mythe Signoret... pas la mamie que vous décrivez.
BC : C'est en perdant ma mamie que je me suis rendue compte que j'avais perdu une grande personnalité, une grande actrice avec un parcours exceptionnel. On se rend souvent compte de la valeur des gens quand ils sont morts : c'est un peu dommage mais c'est comme ça...
Je ne vous cache pas que Simone Signoret n'est pas du tout de ma jeune génération mais...
Mais j'espère que ce livre vous donnera envie de découvrir quelques films de ma grand-mère !
Certainement. Ce que j'ai pu découvrir en lisant attentivement ce livre, c'est qu'elle est assez éloignée de ce que vous, vous laissez paraître : elle maîtrisait son image publique et n'hésitait à se mettre en scène sur les photos parues dans la presse par exemple.
BC : J'ai été halluciné de voir qu'à l'époque, ils se faisaient photographier chez eux, dans leur salon, dans leur salle de bain... moi je ne ferai jamais ça. C'est peut-être une question de temps : c'était la grande époque de Paris Match et de tous ces canards là. Ca faisait partie du cirque médiatique de cette époque là, maintenant on hésite davantage...
Pourtant vous avez le choix aujourd'hui : il y a plein de magazines people ! Il y a même Purepeople.com qui est un excellent site que je vous recommande, au passage...
BC : (rires) Peut-être que je ferai une séance chez moi, j'en sais rien !
Elle faisait partie de l'intellegentsia de gauche. Quant à vous, les intellectuels de gauche, vous y adhérez ?
BC : Non, car ce n'est pas dans l'air du temps. Les présentateurs et les artistes s'engagent peu ou pas. Les artistes font une fois Les restos du coeur et après on ne les entend plus. Mamie, elle n'aurait pas perdu une occasion de parler, entre l'identité nationale, l'expulsion des Roms et j'en passe... Ca faisait partie de sa vie de femme engagée.
Ce sont également vos révoltes, que vous préférez garder personnelles ?
BC : Si Castaldi se mettait à parler de la lapidation des femmes en Iran. On dirait : "De quoi il s'mêle ?" Donc, pour pas qu'on me dise cela, j'en parle pas !
Perspicace... Malgré les différences entre votre grand-mère et vous, que vous a-t-elle finalement légué ?
BC: Une certaine forme d'intelligence, une certaine finesse d'esprit, un certain sens de la critique et de l'analyse et, je pense, une grande curiosité de plein de choses.
Ce n'est pas du tout l'image que vous renvoyez avec la télé. Frustré ? (monologue intérieur : pourvu qu'il ne se vexe pas...)
BC : Non, je suis encore jeune [il a eu 40 ans cette année, NDLR]. J'aurai le temps dans 10 ans de faire des émissions intellectuelles et on aura oublié que j'ai fait Secret Story.
BC : Elle serait fière de son petit-fils. Je ne dirai pas qu'elle regarderait toutes les émissions de Secret Story mais elle serait fière de moi.
SECRET STORY A PERDU UN GRAND MONSIEUR : MISTER BLAGUE...
Moins exalté que l'année dernière et davantage dans la retenue côté humour, Benji nous inquièterait presque cette saison. Où sont les blagues-carambar (pas toujours drôles mais divertissantes) de notre Benji préféré ? Ces blagues dont il nous arrosait l'année dernière et dans la Ferme Célébrités ? B.C. apporte des éléments de réponse et prouve qu'avant cette interview, il a mangé un clown.
Revenons donc à Secret Story...
BC : Ah ça vous connaissez, c'est de votre génération !
(monologue intérieur : Pfff !) Oui, mais c'est aussi mon travail ! J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup moins de blagues cette année...
BC : Il y en aura plus l'année prochaine ! Cette année, on m'a demandé d'être plus light et plus posé donc j'ai fait ce qu'on m'a demandé, mais les gens le regrettent. Donc l'année prochaine ce sera "top à la blague".
Nous restons déçus pour cette année...
BC : (rires) Je vous prie de bien vouloir m'en excuser et n'hésitez pas à faire passer le message auprès de votre rédaction et des internautes. On m'a demandé de recadrer certaines choses, je le fais. Mais je pense qu'on a eu tort parce que les blagues et les déguisements permettent de caractériser les personnages et donc de les connaître plus rapidement. Mais je fais pas mal de blagues sur le prime quand même ! Pour la quot', c'est tout de même mieux de rester factuel sinon on passe à côté des histoires, donc je pense qu'il faut simplement trouver un juste milieu. Mais hier, j'ai fait une bonne blague quand même...
Laquelle ? Aurais-je raté cet événement ?
BC : J'ai quand même dit hier qu'Amélie, tout ce qu'elle veut, c'est une petite maison avec son petit chéri et elle veut déjà un enfant. Senna qui pensait avoir trouvé la bonne a finalement trouvé... bobonne (rires). C'est quand même très drôle ! Il faut la relever celle-là !
Je n'y manquerai pas.
SECRET STORY AFFRONTE DILEMME : L'HEURE DE VÉRITÉ... ENFIN ?
On a accusé Dilemme (W9) de copier sur Secret Story... et on reproche désormais à Secret Story d'utiliser les mêmes ressorts que Dilemme. Mais quand une question est posée à l'une ou l'autre partie, la langue de bois fait son apparition. Secret Story est certes largement en avance sur Dilemme tant dans la qualité que dans la quantité (de téléspectateurs), mais l'émission produite par Alexia Laroche-Joubert peut-elle devenir une crainte ? Benji tente une réponse...
Lors de la visite de la maison, j'avais essayé d'avoir des informations auprès de l'équipe de production sur le parallèle avec Dilemme sur W9, mais visiblement, on ne souhaite pas trop en parler...
BC : On ne mélange pas les carottes et les patates !
Même si l'émission, qui en était à sa première saison, n'était pas parfaite, elle avait un concept intéressant qui pourrait à l'avenir devenir... un concurrent ?
BC : Les dilemmes, ça fait 4 ans qu'on en fait dans Secret Story ! Cette année, on s'est d'ailleurs interdit d'utiliser le mot dilemme. Mais on en a toujours fait...
Mais cette année, avec la diffusion de l'émission de W9, les dilemmes de TF1 n'avaient pas le même écho... Et tout le monde a fait le rapprochement entre les deux émissions. Dilemme a-t-il pu grignoter de la place sur Secret ?
BC : D'abord, il faut de la place pour tout le monde, c'est un autre registre, c'est un autre style. Et dans l'animation et dans tout : ça n'a rien à voir. Les jours de grand vent, ça a été vu par 900 000 personnes quand nous, on est à 3 ou 4 millions, c'est pas comparable.
Je suis un vieux de la vieille : j'ai quand même 15 ans de télé, 10 ans de grosses émissions, peut-être les plus grosses du PAF, ça me permet d'avoir du recul dans des situations qui pourraient embarrasser et couler de nouveaux animateurs. J'ai un gros blindage télévisuel...
Vous êtes très populaire...
BC : J'ai une grosse écoute auprès des 15-34 ans parce qu'ils m'ont connu avec le Loft et Nouvelle Star quand ils avaient 10 ans... C'est ce qui ressort des études : après 35 ans, le Castaldi ne passe plus !
Ca ne vous dérange pas d'être populaire pour ce genre d'émission là où Signoret était un mythe ?
BC : Y'avait quand même une chance sur 10 millions pour que j'ai un Oscar à Hollywood donc j'ai pas trop de regrets à avoir.
Le cinéma vous intéresserait-il ?
BC : Non.. enfin si. Si Luc Besson pouvait me téléphoner... ce serait pas mal ! Parce que vu qu'il sait faire jouer un fer à repasser, je pense que Luc Besson pourrait me donner un rôle à la Nikita ! (rires) Luc m'appelle, il me coache pendant 8 mois... voilà un défi que je lui lance : faire jouer un fer à repasser, à savoir moi ! (rires)
LA PHILO SELON BENJI
Benjamin Castaldi peut-il devenir un maître à penser pour les nouvelles générations ? Il est temps de tester son potentiel.
On m'a dit que vous aimiez la philo...
BC : J'ai lu un peu de philo mais seulement en Reader's Digest !
J'ai quelques citations (de Secret Story ou non) et j'aimerais avoir votre opinion philosophique sur le sujet : "Quand on crache en l'air, ça nous retombe sur le visage" Anne-Krystel.
BC : C'est quand même à la base de E=MC2, c'est une réflexion intéressante et l'application mathématique du fait que lorsqu'on lâche un corps, il atteint sa vitesse de chute.
"Si vous parlez à Dieu vous être croyant, s'il vous répond vous êtes schizo". Dr House.
BC : C'est vachement bien. C'est pas mal du tout... Dr House ? Ca m'aurait étonné que ça vienne de Secret Story (rires) !
Une dernière : "un homme trompe sa femme comme un chien se lèche sur les cou***** : parce qu'il le peut". Samantha Sex & The city.
BC : Pas philosophique mais un peu bestial et réducteur de l'homme parce que moi j'arrive à... Non, non, ça c'est pas vrai ! (rires)
(monologue intérieur : cela aurait mérité un spectacle d'acrobatie chez Bouglione...) Vous regardez la télé ?
BC : Beaucoup ! J'adore Grey's Anatomy, je pleure devant Grey's Anatomy... C'est la femme qui est en moi, je pense... Mais je déteste Desperate Housewives. J'adore Dr House aussi et Columbo aussi. Je regarde les rediffusions sur TV Breizh... TV Breizh, c'est pas de votre génération non plus j'imagine ? (rires) Cette chaîne appartient à TF1 quand même !
L'INTERRO DE BENJI : PLUTÔT... ou PLUTÔT ?
La promo de Castaldi, c'est bien... mais le plus amusant est encore de parler de tout autre chose. L'occasion pour l'animateur de se lâcher un peu plus...
Pfff... je le savais. Bon, il est temps de jouer au "Plutôt-Plutôt". NCIS, vous regardez ?
BC : Non, pour une bonne raison, c'est en face de moi quand je suis à l'antenne... Et je vais pas acheter les DVD de séries.
Friends ?
BC : Du tout ! J'ai jamais, mais alors JAMAIS, accroché !
Bien. Donc vous êtes en train de détruire mon interrogatoire, là... Grey's Anatomy donc ! Vous seriez plutôt quel personnage ?
BC : Meredith !
QUOI ?! Meredith ?!
BC : (rires) J'adore Meredith ! Je sais, je suis un peu schizo !
Plutôt Koh Lanta ou Pékin Express ?
BC : Koh Lanta ! C'est exceptionnel !
Vous choisissez que les programmes de TF1 : vous êtes juste corporate à fond...
BC: Non ! Mais j'adore vraiment Koh Lanta ! J'aurais aimé le faire mais ils ne font pas de série people. Je vais vous livrer une petite anecdote : il y a une dizaine d'années, ce format s'est baladé entre toutes les chaînes, tout le monde se l'est refilé comme une patate chaude, c'est un format qui était libre. Et j'ai appelé mon producteur, je voulais absolument récupérer les droits de cette émission et... j'aurais dû me battre parce qu'aujourd'hui, ça vaut le coup !
Votre femme idéale de Secret Story : plutôt Anne-Krystel, plutôt Amélie, plutôt Charlotte ou plutôt Stéphanie ?
BC : Pour une nuit ou pour la vie ? (rires) Pour une nuit, Amélie bien sûr ! Pour une vie... Anne-Krystel !
(monologue intérieur : pour séduire Benji, soyez rousse, voluptueuse et appelez-vous Marc). Pour passer le temps : plutôt Purepeople ou plutôt Facebook ?
BC : J'ai fait une tentative sur Facebook : au bout de 14 minutes, j'avais 18 000 amis et je me suis désinscrit. Donc je n'y suis pas ! Purepeople est une référence dans les infos qui sont souvent justes, mais il y a trop d'infos sur la page d'accueil.
(monologue intérieur : sachons rester digne dans la critique..) Si vous étiez l'un des hommes de Secret Story : plutot Bastien, Senna, Benoît... ou la Voix ?
BC : Ah la Voix ! Car elle en a une grosse paire... (rires) !!
Plutôt Mon incroyable fiancé (TF1) ou plutôt Mes parents vont t'adorer (émission qu'il produit sur NRJ 12, diffusée lundi prochain) ?
BC : J'adore mon émission et je ne suis pas le seul puisque cette émission que j'ai inventée est adaptée notamment en Amérique (sur la Fox), en Hollande, en Italie, en Roumanie, en Australie... Et ceux qui arrivent bientôt sur NRJ 12 sont bons : avec Vincent McDoom, ça promet... je pleurais de rire en regardant l'émission !
Autre question intéressante : plutôt slip ou caleçon ?
BC : (du tac au tac) Slip quand je fais du cheval au risque d'avoir des "débordements de matériel", sinon caleçon.
Notre entretien qui se termine : on se revoit plutôt dans deux mois... ou plutôt dans deux semaines ?
BC : Oh... allez, dans deux semaines !
Yes ! Benji a conquis Purepeople : drôle, bonne répartie, bonne humeur et populaire... Si Luc Besson ne répond pas à sa petite annonce, on est prêt à lui faire passer un casting privé. Histoire de déterminer le plus séduisant et charismatique entre Denis Brogniart et lui : une conscience professionnelle tellement Purepeople ! Quel est le prochain animateur à passer sur notre grill ? Qui osera ? Nous attendons.
Propos recueillis par Allyson Jouin-Claude
Dans les yeux de Simone, aux Editions Albin Michel
Interview exclusive ne pouvant être reprise sans la mention du site purepeople.com