Mercredi prochain sortira sur tous vos écrans L'autre Dumas (voir la bande-annonce ci-dessus), le nouveau film de Safy Nebbou (Le cou de la girafe), avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry, Dominique Blanc et Michel Duchaussoy.
L'histoire ? Alors qu'Alexandre Dumas et Auguste Maquet, son nègre littéraire, sont au sommet de leur collaboration, Maquet décide de se faire passer pour Dumas afin de séduire Charlotte, une admiratrice de l'illustre écrivain.
Entre les deux hommes, l'affrontement est inévitable, alors que dans Paris, la Révolution de 1848 se prépare...
A l'occasion de la promotion du film, l'acteur belge s'est livré dans une longue interview au Journal du Dimanche (après celle que nous vous proposions hier où il évoquait son trouble bipolaire), et revient sur cette expérience, sur les rapports entre Alexandre Dumas et son nègre, et par projection, sur sa relation avec Gérard Depardieu. Extraits.
"Je suis convaincu que Maquet (qu'il incarne dans le film, ndlr) est le véritable auteur des romans d'Alexandre Dumas. Maquet a tout construit. Le génie de Dumas est de l'avoir habillé. Maquet a du talent, mais c'est un laborieux. L'autre est un paresseux. Il a passé pas mal de temps à recopier en ajoutant un adjectif par-ci, un mot par-là. Il était un des premiers à dire : "J'ai des nègres ! Et alors ? Tout le monde s'en fout !" Safy Nebbou rappelle que Dumas voulait le génie sans la solitude."
"Résultat, Maquet est mort riche et Dumas ruiné. Mais Maquet a perdu son procès et a été président de la Société des auteurs pendant des années. Quelle ironie ! On peut aussi se dire que Dumas s'emmerde au Panthéon et que c'est plus drôle pour Maquet au Père-Lachaise."
"Je me demande souvent si je mérite l'intérêt qu'on me porte. En même temps, je crois que c'est un signe d'équilibre pour un acteur de se poser ce genre de question. Nous, les acteurs, avons toujours un sentiment d'imposture."
"Je me fous qu'on me trouve bien, pas bien, que le film soit bon ou mauvais. Sincèrement. Je m'en tamponne. Une fois que les choses sont faites, on ne peut plus rien y changer. Je suis devenu hermétique à toute critique."
"Il m'aide tout le temps, Gérard. C'est quelqu'un de très attentif. Sur "Astérix", il m'a remis debout. Il a cette façon de ne pas dramatiser les choses. je trouve cela géant. Je n'ai pas sa force. Je vais bien mais, parfois, je me demande si les gens ne préfèrent pas les dépressifs au cinéma."
"Moi, ce que j'adore, c'est changer. Là, je vais tourner le nouveau film de Dany Boon sur les douaniers, c'est très drôle. Il ne veut pas qu'on en parle. (...) Mais j'ai changé, oui. Tu ne me verras plus jamais avoir peur. je n'ai plus envie de m'encombrer d'états d'âme qui emmerdent tout le monde."
"Aujourd'hui, j'ai uniquement peur de la maladie, parce que je suis hypocondriaque, et des flics. J'ai peur de l'ordre. La chose la plus affreuse est de vivre dans une société où tout est fait pour ton bien et où tu n'as plus le choix. c'est superangoissant. Donc, je n'ai plus la télé depuis trois ans. Je ne veux plus entendre leurs recommandations."
"J'écoute beaucoup la radio. C'est un espace plus propice à l'imagination, à la liberté. Et j'ai besoin d'espace, ne pas être à Paris. Parler de tout, sauf de cinéma. Avec Gérard justement, on parle de vigne, de la façon de tuer le cochon, de champignons... C'est ça, la vraie vie."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le Journal du Dimanche.
L'autre Dumas, de Safy Nebbou, avec Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, le 10 février dans toutes vos salles.
Adam Ikx