Coup de théâtre au Vatican. Dans la matinée du lundi 11 février, le pape Benoît XVI a annoncé sa démission pour le 28 février. Lors d'un discours prononcé en latin, durant un consistoire au Vatican, le souverain pontife a expliqué ne plus avoir "les forces" de diriger l'Eglise catholique en raison de son âge, 85 ans. Bien qu'autorisée par le code de droit canonique, c'est une annonce rarissime dans l'histoire puisqu'il faut remonter à 1415 pour retrouver la trace d'une démission. A l'époque, c'est Grégoire XII qui avait renoncé.
"Frères très chers, je vous ai convoqués à ce Consistoire (...) pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l'Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien", a indiqué Benoît XVI en latin, dans une traduction faite par le Vatican. Selon le père Federico Lombardi, le pape, renoncera à 20h, le 28 février, avant que ne débute la période de sede vacante ("siège vacant"). Sa rencontre avec Charlene et Albert de Monaco au mois de janvier restera donc comme l'un des derniers souvenirs de Benoît XVI au Vatican.
Né Joseph Alois Ratzinger, cet intellectuel bavarois a été désigné pape le 19 avril 2005, succédant ainsi à Jean-Paul II, dont il était un ancien collaborateur. Considéré comme très conservateur et intransigeant, Benoît XVI suscitera de nombreux remous en étant désigné pape et certains évoqueront même son passé dans les jeunesses hitlériennes, qu'il a intégrées contre son gré, à 14 ans. Son pontificat a également été émaillé de polémiques, notamment sa position sur l'utilisation du préservatif pour lutter contre le sida ou encore sa décision de lever l'excommunication de quatre évêques intégristes dont un négationniste, en 2009. Pour sa succession, certains évoquent plusieurs noms comme Angelo Scola, archevêque de Milan, ou encore le cardinal canadien Ouellet.