Dans le coeur de son public, Bernard Minet n'a pas pris une ride malgré les années qui défilent. À 62 ans, l'ancien membre des Musclés continue de parcourir les salles de spectacles pour interpréter les génériques incontournables des dessins animés diffusés dans le Club Dorotée dans les années 90, parmi lesquels Bioman, Les Chevaliers du zodiaque, Goldorak ou bien encore Juliette je t'aime. Le 16 avril, il était d'ailleurs sur la scène du Grand Rex, à Paris, pour chanter à l'occasion du concert Animé Nostalgie, un show qui s'est joué à guichets fermés devant plus de 2000 personnes et en présence d'autres artistes. Des fans de la première heure et de toutes les générations confondues qui n'ont pas cessé de l'étonner, de l'émouvoir.
"Je suis toujours surpris de cet engagement qui existe pour cette époque et pour ces chansons", confie-t-il dans un entretien paru le 15 avril dans le journal Le Monde. "Je ressens le plaisir de la scène. C'est ma fonction, c'est mon métier. J'ai commencé à 14 ans à animer des bals, faire bouger une salle. Je fais ça depuis toujours. Je fais ça très professionnellement, je donne beaucoup. Ce n'est pas 'Bon, allez bande de cons, je vais vous faire Bioman'", assure-t-il.
L'un de mes fans m'a demandé si je pouvais dédicacer sa fesse pour en faire un tatouage.
Près de vingt ans après la fin du Club Dorothée, celui qui est désormais grand-père continue donc de vivre de sa passion. Il assure notamment prendre ce métier "au sérieux", même s'il était certain de tomber aux oubliettes après l'arrêt de l'émission. "Je pensais que ce serait un feu de paille, une mode éphémère", admet-il. "Bernard Minet, c'est le rôle de ma vie. Je passe plus de temps en Bernard Minet qu'en Bernard Wantier [son vrai nom, NDLR]. Quand je vais dans un tabac, les gens voient Bernard Minet. Je suis toujours obligé d'être propre sur moi !" poursuit-il, enthousiaste. "Des gens de 31, 32 ans, mais il y a aussi des gens de 55 ans. C'est drôle, tout le monde se l'est approprié. Il y a toujours des mots gentils, des gens qui me disent que c'est toute leur enfance. Il y a de la tendresse."
Fier de son fan-club, qui reste son meilleur soutien, il poursuit l'entretien en partageant une anecdote très surprenante. "Dans un club de Cherbourg, il y avait une bande de mecs un peu rockeurs. L'un d'eux m'a demandé si je pouvais dédicacer sa fesse pour en faire un tatouage. Je ne l'ai pas cru, mais un de ses copains m'a assuré que c'était vrai. Je l'ai fait, et plus tard, ils m'ont envoyé une photo du tatouage." La folie Bernard Minet n'a donc aucune limite, aucune frontière. Ou alors, peut-être auprès de sa propre famille et notamment ses enfants, qui n'ont jamais "vraiment adhéré au concept". "Le plus grand était au-dessus de tout ça. Mais le petit, lui, l'a mal vécu, ça n'a pas forcément été facile pour lui à l'école. Il n'est jamais venu me voir sur scène", ajoute-t-il. "Il va encore me dire que je l'affiche", conclut-il avec humour.
Sarah Louaguef