Mardi 25 mai, le procès en appel de Bernard Tapie dans le cadre de l'arbitrage polémique en sa faveur survenu en 2008, s'est donc tenu sans lui ni ses avocats. La justice avait refusé la demande de nouveau report de l'ancien patron de l'OM, très affaibli par la lutte contre le cancer et qui a découvert de nouvelles tumeurs. Laurent Tapie, son fils, est extrêmement en colère.
Invité de BFMTV le mercredi 26 mai, Laurent Tapie a poussé un coup de gueule contre la justice. "Je trouve ça hallucinant qu'on ne reporte pas le procès de trois ou quatre mois (...) Physiquement, il ne va pas bien mais il tient le coup moralement. Il est extrêmement combattif et extrêmement fort. C'est ce qui le fait tenir. Normalement avec son cancer, il tient seulement six mois mais là ça fait trois ans", a assuré le fils de Bernard Tapie. L'homme d'affaires et ancien ministre, aujourd'hui âgé de 78 ans, souffre d'un cancer ayant touché l'oesophage et l'estomac. Il est passé par plusieurs phases, notamment des essais cliniques inédits en Belgique, puis des traitements en France. La voix faible et des kilos en moins, il avait toutefois juré vouloir tout faire pour pouvoir assister aux journées de son procès en appel. Malheureusement, ce ne sera pas le cas.
La maladie de son père, Laurent Tapie estime qu'elle est en partie à imputer à la justice. Enervé et ému par cette situation, il n'hésite pas à porter des accusations contre la machine judiciaire qui est sur le dos de Bernard Tapie depuis des années maintenant. "Il a tous ses emmerdements sur la tête [récemment il a été frappé et cambriolé avec sa femme dans leur résidence secondaire, NDLR] et on est tous convaincus que ce sont ces ennuis-là qui ont généré son cancer. Ce genre de cancer, quand vous ne fumez pas ou que vous ne buvez pas, il n'y aucune raison qu'il se déclenche sauf en cas de stress continu et répété. C'est ça qu'il vit. Les gens n'ont pas idée de ce qu'il vit depuis dix ans, de ce harcèlement qui ne s'arrête pas !", a-t-il ainsi clamé sur BFMTV.
Les avocats de l'homme d'affaires ont formé un pourvoi en cassation contre cette décision de la cour d'appel, "contraire à la jurisprudence de la chambre criminelle (de la Cour de cassation, NDLR) et de la Cour européenne des droits de l'Homme", a indiqué Me Hervé Temime à l'AFP.
Dans ce dossier, Bernard Tapie est soupçonné d'avoir, avec des complices, "truqué" un arbitrage privé rendu en 2008 et censé mettre un point final à son litige avec le Crédit Lyonnais. Cet arbitrage avait conclu à une "faute" de l'ex-banque publique et accordé à l'entrepreneur 403 millions d'euros. La sentence a depuis été annulée au civil pour "fraude", Bernard Tapie étant définitivement condamné à rembourser les sommes perçues.