Douze ans après son dernier concert dans la capitale française, Blur foulait lundi 15 juin le plancher d'un Zénith de Paris plein à craquer. Dans une ambiance chaude et devant un public acquis à sa cause, l'emblématique groupe anglais, dernier porte-étendard d'un mouvement britpop qui se meurt (Oasis, Pulp, Suede...), a offert un récital pop, coloré et ludique, enivrant et énergique.
Emmenée par un Damon Albarn des grands soirs, la formation britannique a revisité une belle discographie à coups de tubes intemporels, entrecoupés de morceaux émanant de leur dernier album studio, The Magic Whip - le premier en treize ans et ce Think Tank auquel le guitariste Graham Coxon n'avait pas participé, la faute à son addiction à l'alcool qui avait précipité son départ. Composé de fans de la première heure ayant grandi aux sons des hymnes acclamés du groupe, et de jeunes gens dans leur vingtaine pas peu fiers de dire "j'aurai vu Blur au moins une fois dans ma vie", le public se sera délecté de deux heures d'un show électrique, grisant et fun.
Aux pieds de ce quatuor incontestablement entré dans l'histoire et qui n'a guère plus rien à prouver, le public a assisté à une performance authentique et sincère longue de deux heures. Aux derniers morceaux tels que Go Out (qui entamait le spectacle) à Lonesome Street en passant par l'explosif I Broadcast, Blur opposait à un rythme soutenu ses plus grands hits avec une maestria inégalable. Entre son tout premier gros single (There's No Other Way, 1991) et l'indispensable The Universal en parfaite conclusion, le groupe aura servi quelques climax (Coffee & TV, Trimm Trabb, Song 2, Girls & Boys) qui auront eu pour effet de transporter des spectateurs aux anges au coeur de nineties dont ils ont savouré le doux goût de nostalgie. Mais rien ne pourra égaler le déjà mémorable triptyque Beetlebum – Tender - Parklife qui valait bien le déplacement jusqu'à la porte de Pantin.
Christopher Ramoné