La rubrique nécrologique du monde de la musique se remplit un peu trop vite, en ce début d'année 2010... Alors qu'on pleurait hier l'ultime voyage de Mano Solo, et qu'on apprenait la mort d'une légende de la soul, c'est un personnage incontournable de la swamp pop emblématique de la Louisiane qui a tiré sa révérence.
Bobby Charles, digne représentant cajun, ou plutôt cadien en français (désignant les descendants des Acadiens d'Acadie déportés en Louisiane), s'est éteint le 14 janvier 2010 à son domicile, près d'Abbeville, peu avant ses 72 ans.
Bercé par la musique cadienne et la country (Hank Williams, notamment), le jeune Robert Guidry (son véritable nom) aura, selon la légende, une révélation en écoutant le pianiste de légende Fats Domino, qui changea sa vie pour toujours et pour lequel il écrivit plus tard Walking to New Orleans - un titre que les deux hommes enregistrèrent finalement en duo.
Souvent assimilé à la black music (il était pourtant blanc) en raison de son style rythmique et vocal, Bobby Charles fut le grand artisan de la popularisation de la swamp pop, un genre typique du sud de la Louisiane mêlant R'n'B, country et western music, et influences traditionnelles françaises. En septembre 2007, il avait d'ailleurs été intronisé au Louisiana Music Hall of Fame.
Parmi ses compositions connues, on retient surtout See you later, Alligator, qui connut un regain de notoriété grâce à la reprise de la formation culte Bill Haley & His Comets, mais aussi, de pair avec ClarenceFrogman Henry à l'écriture, (I Don't Know Why I Love You) But I Do, un tube qui figure sur la bande originale d'un certain film à très grand succès intitulé... Forrest Gump, à redécouvrir ci-dessus !
G.J.