Ils s'appelaient Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Âgés respectivement de 33 ans et 28 ans, les deux commandos marine sont morts en libérant des otages au Burkina Faso, le 10 mai : un couple de Français et une Américaine. Après une cérémonie militaire dans l'intimité, lundi 13 mai 2019, un hommage national vient d'avoir lieu dans la cour d'honneur en présence du couple présidentiel.
Comme l'indique l'AFP, les dépouilles des deux soldats ont traversé la Seine à 10h pile, sous escorte de motards et les applaudissements de la foule avant de rejoindre les Invalides où les attendaient de nombreuses personnalités comme les anciens chefs d'État Nicolas Sarkozy et François Hollande que Brigitte Macron, dans une tenue noire de circonstance, a salués. Plusieurs centaines de militaires étaient présents comme "des commandos marine, des forces spéciales, ainsi que des délégations de la marine et des autres corps d'armée", indique l'AFP.
Les deux cercueils ont été déposés dans la cour d'honneur et étaient reliés par une "sangle de vie", sangle utilisée "lors de leurs plongées difficiles par les nageurs de combat, un brevet que seuls possèdent les membres du prestigieux commando Hubert auquel appartenaient les deux défunts". Ils étaient l'élite de l'élite et sont "morts en héros", a indiqué le président qui leur a remis la Légion d'honneur à titre posthume.
Aujourd'hui par votre mort, vous entrez dans la lumière éclatante de l'histoire de notre pays.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello : "Ces officiers mariniers étaient des soldats hors norme, comme peu d'armées dans le monde ont la chance d'en compter. (...) Aujourd'hui par votre mort, vous entrez dans la lumière éclatante de l'histoire de notre pays." Le président a souligné leur "bravoure inouïe" en intervenant contre les ravisseurs en pleine nuit "parce que, pour eux, rien n'est plus important que la mission, rien n'est plus précieux que la vie des otages. (...) Nous ne céderons rien des combats pour lesquels vous vous êtes engagés et avez donné votre vie." Emmanuel Macron a eu quelques mots pour l'otage française détenue au Mali depuis décembre 2016 : "Je pense à Sophie Pétronin aux mains de ses ravisseurs. Nous ne l'oublions pas. Ceux qui attaquent un Français doivent savoir que jamais notre nation n'abandonne ses enfants, quelles que soient les circonstances et fut-ce à l'autre bout de la planète."
Après les mots du président, la sonnerie aux morts et La Marseillaise ont résonné aux Invalides. Le chant militaire Loin de chez nous Afrique a mis fin à cette cérémonie. Les corps vont maintenant être rendus aux familles. Les obsèques de Cédric de Pierrepont se tiendront mercredi en l'église de Larmor-Plage, dans le Morbihan. Celles de son compagnon d'armes Alain Bertoncello auront lieu samedi chez lui en Haute-Savoie. Leurs noms seront inscrits sur les monuments aux morts de leur commune.
Dans les médias, les proches des deux soldats tombés ont rappelé leur engagement et leur sens du devoir. Léa Latourte, militaire de 26 ans basée à Bordeaux, compagne d'Alain Bertoncello, a par exemple déclaré à RTL qu'il "était conscient des dangers encourus et [qu']il les affrontait avec réalisme. Si c'était à refaire, il le referait".