Biographie
- Naissance : 21 décembre 1977, Amiens
- Âge : 47 ans
- Signe astrologique : Sagittaire
- Résidence : France
Plus jeune président de la République de l'histoire de France, Emmanuel Macron a connu un parcours unique, qui semblait le prédestiner à de grands accomplissements.
Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron naît à Amiens le 21 décembre 1977. Son père est médecin, professeur de neurologie au CHU d'Amiens et responsable d'enseignement à la faculté de médecine de cette même ville. Sa mère est médecin conseil à la Sécurité Sociale. Sa famille paternelle est implantée depuis toujours dans la Somme et sa famille maternelle vient de Bagnères-de-Bigorre, dans les Pyrénées.
Il effectue sa scolarité à La Providence, un établissement privé d'Amiens fondé par les Jésuites. Lauréat du Concours général de français en 1994, il poursuit ses études à Paris, au Lycée Henri-IV, où ses parents l'envoient pour l'éloigner de Brigitte Trogneux, son professeur de théâtre, avec laquelle il entretient une relation. Il y obtient son bac scientifique avec la mention très bien en 1995, puis est admis en hypokhâgne et khâgne, mais il échoue à deux reprises au concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure. En 1998, il entre à Sciences Po, d'où il sort diplômé, en 2001.
En parallèle, il suit un cursus de philosophie à l'université de Paris-Nanterre, couronné d'une maîtrise en 2000 et d'un DEA en 2001. De 1999 à 2001, il est en outre assistant éditorial du philosophe Paul Ricoeur, qu'il aide à la rédaction d'un ouvrage. Il en profite pour être adoubé membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Dans les années qui vont suivre, nombre d'observateurs souligneront l'influence de Paul Ricoeur sur la réflexion de celui qui sera devenu président de la République. En attendant, pas rassasié de diplômes, il poursuit ses longues études à l'ENA à Strasbourg (2002-2004), avant d'être affecté à l'Inspection des Finances. Il effectue un stage de six mois en ambassade au Nigeria, puis à la préfecture de l'Oise, enfin, en 2007, à la banque Rothschild aux Etats-Unis.
Ces années de formation sont en même temps des années où la vie privée d'Emmanuel Macron dessine son avenir. Il a en effet rencontré en 1993 Brigitte Trogneux, professeur de français dans son lycée, de 24 ans son aînée. Elle est alors mariée à André-Louis Auzière, dont elle a eu trois enfants. Il est âgé de 15 ans et en classe de seconde quand il la rencontre à l'atelier théâtre du lycée, qu'elle anime. Une relation amoureuse débute alors entre l'élève et le professeur, qui aboutit à une séparation (en 1994), puis un divorce (en 2006) de Brigitte Trognieux et de son mari. Elle épouse en 2007 Emmanuel Macron au Touquet, le 20 octobre 2007.
Entre 2004 et 2008, Emmanuel Macron travaille donc à l'Inspection générale des Finances, où il devient l'un des protégés de Jean-Pierre Jouyet, qui la dirige. Durant cette période, il participe à des missions de réflexion, enseigne l'été dans une école préparatoire, participe à des commissions, en est nommé rapporteur. Il se met ensuite en disponibilité de l'Inspection des Finances, dont il démissionnera en 2016, devant alors s'acquitter d'une somme de 54 000 euros pour couvrir les années qu'il devait au service de l'Etat en tant qu'ancien élève de l'ENA.
En septembre 2008, Emmanuel Macron rejoint le privé et devient banquier d'affaires chez Rothschild et Cie, sur les conseils, entre autres, d'Alain Minc, qui lui suggère qu'être fortuné est un atout avant de se lancer en politique. Durant sa période chez Rothschild, Emmanuel Macron va s'occuper du rachat de Cofidis par le Crédit Mutuel, de la revente du quotidien Le Monde. Fin 2010, il est promu associé de la banque et travaille sur la recapitalisation du Monde, le rachat par Atos de Siemens, de Lesieur Cristal par le Groupe Avril. On commence à le surnommer le "Mozart de la finance" pour ses résultats à un si jeune âge. Nommé gérant de la banque, il négocie le rachat par Nestlé de la filiale "lait pour bébé" de Pfizer, une transaction à 9 milliards d'euros qui le fait millionnaire, par le jeu des commissions. Entre 2009 et 2013, il aurait gagné 2,8 millions d'euros bruts en tant que banquier d'affaires.
La politique, bien plus que la finance, est le but de sa vie et le centre de ses préoccupations. A la fin des années 90, il a milité au Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement, puis effectué un stage au cabinet de George Sarre, maire du 11e arrondissement de Paris. De 2006 à 2009, il est membre du PS et tente d'obtenir une investiture en Picardie pour les législatives de 2007, mais il est retoqué par les caciques locaux du parti. Cet échec, ajouté à la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, l'aurait poussé à quitter la fonction publique pour le privé. Il va ensuite décliner une offre de rejoindre le cabinet d'Eric Woerth en 2007, puis en 2010 de devenir chef de cabinet de François Fillon à Matignon, pour divergences d'opinions. Il soutient François Hollande, qu'il a rencontré en 2006, lors de la primaire socialiste de 2011, à l'époque où il est au plus bas dans les sondages. Quand il remporte l'élection présidentielle de 2012, Emmanuel Macron réintègre la fonction publique et devient secrétaire général adjoint de l'Elysée. Il commence alors à être remarqué et bénéficie de ses premiers articles de presse : il est jeune, brillant, plus libéral que vraiment à gauche, atypique, et d'aucuns commencent à lui prédire un avenir plus grand encore.
Il intervient sur divers dossiers importants de ce début de quinquennat Hollande, puis en 2014 refuse la proposition de se présenter aux municipales à Amiens. Le 10 juin 2014, il quitte le cabinet de François Hollande - on le suppose déçu de n'être pas entré dans le premier gouvernement de Manuel Valls. Il annonce vouloir s'engager dans des projets personnels, monter des start-ups par exemple. En attendant, il donne des cours dans les universités de Berlin et Londres, mais, le 26 août 2014, il est nommé ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls 2. Il devient alors le plus jeune ministre de l'Economie depuis Valery Giscard d'Estaing, en 1962, et remplace Arnaud Montebourg, dont il serait l'antithèse, définitivement libéral, et symbole d'un virage social-libéral de l'exécutif. A ce poste-clé, il porte la Loi Macron qui a pour objectif de déverrouiller l'économie française en déréglementant nombre de codes qu'il estime rigides sur les transports, le travail du dimanche, les professions réglementées, etc. Craignant une absence de majorité, Manuel Valls fait passer cette loi avec le 49.3, qui évite de passer une loi devant les chambres des députés et le Sénat. Au ministère des Finances, Emmanuel Macron va en outre augmenter de 5% le capital de l'Etat dans Renault, autoriser la semi-privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac et autoriser le rachat par General Electric de la branche énergie d'Alstom, ce qui aboutit à une perte de plus de mille emplois en France.
Mais si ses actions ne sont pas toujours saluées, sa notoriété enfle rapidement et il devient une personnalité politique de premier plan. Tout en donnant une apparence de loyauté envers François Hollande, il prend ses distances avec celui-ci et avec Manuel Valls, qui apparaît de plus en plus comme un rival potentiel dans une future candidature présidentielle. Le 6 avril 2016, Emmanuel fonde à Amiens le parti En Marche, qu'il veut "transpartisan", et assume pour la première fois ses ambitions présidentielles. Il se dessine alors une vague de soutien, raisonnable, puis de plus en plus nette, de la part de certains politiques issus des rangs socialistes et des médias. De plus en plus de tensions naissent entre lui et une partie du gouvernement, dont il démissionne le 30 août 2016 pour se consacrer à son mouvement En Marche. Refusant de se présenter à la primaire de la gauche, il annonce sa candidature le 16 novembre 2016. Deux semaines plus tard, François Hollande renonce à se représenter pour un nouveau mandat.
La campagne du premier tour est largement financée par des levées de fonds et le candidat fait montre d'un dynamisme nouveau, qui est largement soutenu par une grande partie de la presse. Des personnalités politiques, les unes après les autres, se rallient à sa candidature, de Manuel Valls à François Bayrou. Des grandes entreprises se déclarent aussi en sa faveur et la campagne, la plus coûteuse de tous les candidats, est entachée de soupçons de rabais significatifs de prestataires. Mais il arrive en tête du premier tour, avec 24,01% des suffrages exprimés, devant Marine Le Pen. Empêtré dans les révélations d'affaires financières douteuses, François Fillon, qui était annoncé favori, est éliminé. L'entre-deux tours voit le ralliement de François Fillon et de Benoît Hamon à sa candidature, et même le soutien amical de Barack Obama. Le débat avec son adversaire est plus violent qu'à l'accoutumée et il en sort vainqueur, notamment en raison des faiblesses de la chef de file de l'extrême-droite. Le 7 mai 2017, il est élu avec 66,10 % des suffrages exprimés. Le 14 mai 2017, Emmanuel Macron est investi président de la République française. A 39 ans, il est le plus jeune président français de l'Histoire, il est aussi le plus jeune dirigeant du G20 et le plus jeune président élu démocratiquement parmi tous les pays du monde.
Poursuivant sa ligne du "ni gauche ni droite", il nomme Premier ministre Edouard Philippe, membre des Républicains, et constitue un gouvernement d'ouverture, incluant des représentants de la société civile.
Les réformes qu'il engage vont rapidement lui valoir le surnom de "président des riches" (suppression de l'ISF, de l'exit tax), tandis que des phrases maladroites et des affaires embarrassantes, comme celle des violences imputées à son ex-chargé de sécurité Alexandre Benalla, vont influer défavorablement sur son image auprès du peuple, un phénomène cristallisé par la crise des Gilets Jaunes, qui démarre en novembre 2018 en écho au projet de réforme des retraites. En répondant à cette situation de crise par un Grand Débat long et aux résultats peu clairs, et en jouant le pourrissement du mouvement, il accentue l'impression négative qu'il donne chez une partie de la population française.
A l'international, ses relations avec son homologue Donald Trump connaissent des hauts et des bas, le président français n'arrivant pas à infléchir les décisions de Trump, comme la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. En Europe, il reste dans une ligne similaire à celle de ses prédécesseurs : europhile et fédéraliste. A la mi-mandat de son quinquennat, malgré une cote de popularité très basse, il est présenté comme le favori de la prochaine présidentielle, principalement en raison du rejet viscéral de la majorité de l'électorat pour le RN et du manque de candidats d'envergure dans les deux grands partis traditionnels, PS et LR.