Elle fut par le passé l'une des plus belles actrices européennes. Britt Ekland, aujourd'hui âgée de 73 ans, est devenue l'illustration des ravages de la chirurgie esthétique. Le terme ne vient même pas d'une observation, mais bien d'elle. Dans une interview accordée au Daily Mail, l'emblématique James Bond girl de L'Homme au pistolet d'or revient sur ses choix, et notamment sur l'impact que le bistouri a eu sur sa vie.
Tout commence très jeune lorsqu'à peine débarquée à Hollywood, la Fox lui demande de faire raboter ses dents et de se faire percer les oreilles. Passé la cinquantaine, Britt Ekland cède aux diktats de la chirurgie, avec le désir de gagner des années et de maintenir sa beauté d'antan. L'échec fut magistral. "Cela a détruit mon regard et ruiné mon visage. Ce fut la plus grosse erreur de ma vie. Quand je regarde des photographies de moi avant cela, j'étais très bien", assure l'actrice suédoise, qui, désormais, ne peut plus voir ces clichés.
Mickey Rourke et Sly Stallone ont été comme tout droit sortis d'un film d'horreur, mais personne ne les blâmait
En 1994, elle débarque chez un chirurgien parisien pour faire gonfler ses lèvres. Elle a 52 ans. Deux ans plus tard, elle divorce du batteur Slim Jim Phantom et s'avoue vulnérable. Sa dysmorphophobie (la crainte d'être laide ou déformée) est accentuée par le surpoids qu'elle a connu étant enfant. Elle décide donc de passer à l'acte. "Je voulais gonfler un peu mes lèvres. Mais ça a tourné au désastre, raconte-t-elle. Je ressemblais à une tarte quand la croûte se lève." Les médias s'en mêlent alors : "J'ai été critiquée, ce qui est toujours le pire pour une femme. Mickey Rourke et Sly Stallone ont été comme tout droit sortis d'un film d'horreur, mais personne ne les blâmait. À la place, ils disaient à quel point j'étais moche, à quel point j'étais inutile, pourquoi avais-je fait ça ? Blablabla..."
Britt Ekland est alors au fond du trou. "J'étais mortifiée, je voulais mourir." Elle tente l'Articol, un collagène bovin dont les spécialistes disent que c'est une révolution. Même le côté permanent de ses effets ne freinent pas la comédienne. Elle découvrira après-coup que sa moue ne pourra jamais redevenir comme avant. Pendant les deux décennies qui vont suivre, Britt Ekland tente le tout pour le tout, des injections de corticostéroïdes "horriblement douloureuses" pour tenter de faire "fondre" l'Articol. Elle a "mis des trucs" sur ses lèvres pour rendre sa moue plus belle, mais ça ne fonctionne pas. "C'était juste affreux. Je devais prendre un autre docteur pour m'enlever tout ça", se souvient-elle. Et si aujourd'hui elle semble plus jolie au regard, Britt Ekland fulmine de l'intérieur. "Si je pouvais le frapper, je le ferais, dit-elle du docteur par qui le cercle vicieux des lèvres gonflées a commencé. Il m'a blessée. C'était une période où je ne pouvais même plus bouger mes lèvres."
Pourtant, l'actrice ne se dit "pas totalement contre la chirurgie plastique". "Si c'est bien fait, cela peut être génial, inspirant. Sharon Stone, Christie Brinkley, Jane Fonda ? Toutes sont incroyables. Mais ce sont des femmes avec des millions et des millions à la banque", tempère-t-elle.
Je n'ai pas été intéressée par le sexe durant ces vingt dernières années
La chirurgie esthétique aura d'autres effets secondaires sur la célèbre comédienne. "Je n'ai pas été intéressée par le sexe durant ces vingt dernières années", confie-t-elle ainsi, assurant que la seule place dans son lit, elle est pour son chihuahua Tequila - dont le museau inonde l'Instagram de la star. Trop de déceptions amoureuses, la vieillesse et tout simplement l'envie, qui n'est plus là. Mais Britt Ekland le vit très bien.
Elle est même d'ailleurs très fière du chemin parcouru, de ses échecs comme de ses réussites. Entre sa carrière (plus de 200 films à son actif), la chirurgie et ses histoires d'amour parfois conflictuelles avec Rod Stewart (pour les violentes querelles publiques), Peter Sellers (sa bipolarité), Slim Jim Phantom et Lou Adler, Britt Ekland aura beaucoup souffert. "J'ai été immensément brave, dit-elle. J'aurais pu devenir alcoolique, toxicomane ou une ruine mentalement. J'aurais pu me tuer, mais je ne l'ai pas fait. J'ai fait avec, j'ai eu une carrière, j'ai persévéré. Quand les choses allaient mal dans ma vie, je faisais comme si j'allais bien. Quand mon visage a été détruit, j'ai appris comment poser et sourire afin que cela ne se voit pas trop. J'ai continué parce que je le devais." Un bel exemple de sincérité et de courage.