À quelques jours de la sortie, le 8 octobre, de son nouvel album French Touch, Carla Bruni accorde une grande interview au Point. Dans ce long entretien, il est autant question de féminisme que de littérature, de sa passion pour sa famille et ses dix ans de mariage (dix années qu'elle n'a "pas vu passer") avec Nicolas Sarkozy. Celle qui déplore que "le mâle alpha ne coure plus les rues" se montre particulièrement lucide sur elle-même à l'aube de la cinquantaine.
"Je ne m'aime pas particulièrement, mais je ne me déteste pas non plus. Je suis assez tranquille avec moi-même, désormais. La psychanalyse et la célébrité ont épuisé mon intérêt pour qui je suis. C'est fait. Je me connais maintenant ! Je m'ennuie à parler de moi ; j'ai fait le tour de ce que je suis. Je m'endors avec moi, je me réveille avec moi, j'écris des chansons avec moi : bref, je ne prends guère plaisir à me raconter encore et encore."
L'artiste, qui aura 50 ans en décembre, évoque ses années de première dame comme une nouvelle période de dédoublement, dédoublement qui semble au coeur de sa personne : "De toute façon, quand on a affaire à son image, on est confronté à ce dédoublement, c'est le cas également quand on fait des photos ou qu'on entre en période de promo. En revanche, quand on chante, on doit se réunir en une seule personne. J'ai donc inventé une personne qui adore aller chanter et qui n'a pas peur, alors que je suis terrifiée... J'ai toujours eu une double vie : j'ai deux pays, deux langues, deux cultures, deux pères, deux noms... "
Il y a quelques jours encore, Carla Bruni créait la surprise lors du final du défilé Versace en hommage à Gianni Versace pour les 20 ans de la mort du couturier. L'Italienne a défilé en compagnie de Donatella et des autres supermodels que le regretté couturier a tant aimés : Claudia Schiffer, Naomi Campbell, Cindy Crawford et Helena Christensen. À 49 ans passé, Carla confie avoir "une très bonne relation" avec son corps : "J'ai conscience qu'il a été un instrument de travail. Je lui sais gré de m'avoir accompagnée pendant tant d'années. Je le bichonne et je suis très attentive aux messages qu'il m'envoie. Je ne le trouve pas particulièrement beau ni laid mais je le trouve pratique et dynamique."
J'ai toujours eu une double vie : j'ai deux pays, deux langues, deux cultures, deux pères, deux noms...
Dans cet entretien, elle évoque brièvement son anniversaire de mariage, confiant qu'elle n'arrive pas à faire comprendre à Nicolas Sarkozy que les pâtes sont un plat en soi : "Il me réclame encore l'escalope milanaise avec..."
Et puis Carla raconte cette formidable anecdote sur la maison qu'elle occupe dans le 16e arrondissement de Paris : "Un jour, j'ai reçu la lettre d'un homme qui, enfant, avait vécu dans la maison que j'occupe actuellement. Il m'a expliqué qu'elle appartenait à une dramaturge oubliée du nom de Germaine Lefrancq. (...) Cet homme se souvenait, enfant, de soirées où se retrouvaient Guitry et des actrices de l'époque. Le lettre résumait tout cela et je me suis prise d'intérêt pour cette Germaine Lefrancq, dont j'ai commandé sur Amazon toutes les pièces qui ont été écrites dans ma maison."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Le Point, en kiosques le 28 septembre.