Carla Bruni est l'invitée d'honneur du nouveau numéro de Vanity Fair (septembre 2017) en kiosques ce 23 août. La chanteuse prend la pose, comme lors de ses années fastes de mannequins, et parle beaucoup de l'amour qu'elle porte à son époux, père de sa fille Giulia (5 ans), Nicolas Sarkozy. Et dans ce grand portrait signé Marion Van Renterghem, un décor se détache, celui de la propriété familiale du cap Nègre, et un personnage aussi attachant que désarmant, Marisa Bruni-Tedeschi, la mère de la chanteuse et de sa soeur cinéaste, Valeria.
Si Carla balaye d'une formule son départ de l'Élysée après la défaite en 2012, Marisa (87 ans) se montre plus "bavarde". D'abord parce qu'elle adore son gendre qu'elle a rencontré très tôt en novembre 2007 : "[Carla] est allée dans la salle de bain se faire des frisettes. On a sonné à la porte. C'était le président avec ses gardes du corps... j'étais un peu étonnée. Carla m'a lancée 'Ah oui, j'ai oublié de te dire !'" Tout simplement. Une nième facétie de l'ado qui fumait sur le bureau de son proviseur en chantant Le Boléro de Ravel, comme le raconte Marisa, mais aujourd'hui une histoire d'amour solide qui célébrera bientôt ses dix ans.
En réalité, il en faut un peu plus pour désarçonner l'ancienne pianiste concertiste qui en a rencontré du beau monde, d'autant que le président fait vite du cap Nègre sa base arrière. On y croise désormais aussi bien Brice Hortefeux, Rania de Jordanie, Tony Blair que Naomi Campbell ou Leonardo DiCaprio. Marisa avoue avoir aimé rencontré Barack Obama et se moque de Silvio Berlusconi qui a offert à Carla Bruni-Sarkozy... un disque de Carla Bruni !
Ce dont se souvient surtout pour Vanity Fair Marisa Bruni-Tedeschi, ce sont les quatre années durant lesquelles sa fille a été première dame. Elle a "absolument adoré l'Élysée". Et de partager ce tendre souvenir avec son petit-fils Aurélien (16 ans, fils de Carla et de Raphaël Enthoven) : "Je regrette beaucoup qu'on m'ait fermé le portail comme ça. J'allais avec Aurélien dans le parc, on courait sur le grand toit, dans les salons... Quand je passe devant, rue Saint-Honoré, tout est bouclé. Ça m'énerve." Contrairement à sa fille, Marisa garde un beau souvenir de cette époque.
Reste le domaine du cap Nègre où, naturellement, Nicolas Sarkozy a pris la place du père, du chef de famille sans que Marisa ne s'en émeuve. "Nicolas, c'est le patron. (...) Il est autoritaire comme l'était mon mari. Sauf qu'avec mon mari, on discutait quand ça ne lui plaisait pas. Avec Nicolas, moins...", lâche l'octogénaire avec le plus grand naturel.
Et c'est avec le même naturel que Marisa a embrassé la carrière d'actrice que lui a offerte sa fille Valeria. En interprétant son propre rôle dans Il est plus facile pour un chameau... (2002) puis dans Actrices (2007) et le sublime Un château en Italie (2013) pour lequel Marisa (qui choisit son nom de jeune fille, Borini, pour l'écran) rejoue la mort de son fils Virginio, emporté par le sida en 2006. Le rôle lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle mais la mère fulmine de voir le reste du film ignoré par l'Académie.
Cet été, Valeria met la touche finale à son prochain scénario. Une fois encore, il est autobiographique. Quelques ajustements ont été décidé : son beau-frère ne sera pas un ancien président de la République à la retraite de 70 ans (Nicolas Sarkozy n'en a déjà que 62), mais un industriel auquel Pierre Arditi prêtera ses traits ; enfin, ce n'est pas le cap Nègre qui servira de décor au film qui sera tourné plus loin sur la côte. Le cap Nègre, c'est un jardin secret... Mais Marisa Borini sera bien au rendez-vous devant la caméra tandis que l'album French touch de Carla est attendu le 6 octobre.