À quelques jours de son 60e anniversaire, qui sera célébré le 14 mars 2018, Albert II de Monaco fait l'objet d'un beau livre d'entretiens accordés aux journalistes Isabelle Rivère et Peter Mikelbank. Point de vue en publie les premiers extraits avant sa publication, le 14 mars chez Fayard, notamment les témoignages des soeurs du prince, les princesses Caroline de Hanovre (61 ans) et Stéphanie de Monaco (53 ans). La première évoque notamment leur enfance, très classique, auprès d'une nanny qu'ils aimaient à la folie.
"On a beaucoup parlé de la modernité de notre vie de famille, or cela me semble assez éloigné de la réalité de ce que nous avons vécu, témoigne Caroline de Hanovre. L'époque était complètement différente. Nous dînions dans la nursery avec Maureen King, notre nanny, qui était anglaise. Nous voyions nos parents le soir, le matin, aussi, certains jours." Les souvenirs de Caroline sont très forts. Les trois enfants du prince Rainier et de la princesse Grace étaient très proches de Maureen qui vivait avec eux toute l'année. "Petits, nous étions sans doute plus attachés à notre nounou, qu'à nos parents", avoue Caroline qui se souvient de son chagrin quand, une fois par an, l'été, leur chère Maureen partait en vacances. "Souvent, d'ailleurs, ma mère lui téléphonait pour lui demander de rentrer plus tôt."
Dans cet ouvrage, Maureen King évoque également ses souvenirs et les jeux qu'elle partageait avec Albert et Caroline. Elle raconte sa retenue quand Albert et Charlene sont devenus parents : "Je ne me suis pas manifestée tout de suite. J'ai pensé que le monde entier devait chercher à contacter les heureux parents pour les féliciter. J'ai fini par téléphoner au palais au bout de quelque jours." Cet appel, Albert l'attendait. Il essayait désespérément de joindre sa nanny, qui avait déménagé et changé de numéro, depuis la naissance de Jacques et Gabriella le 10 décembre 2014. Elle lui fit promettre de changer les couches et de "donner un coup de main".
Avec la naissance des jumeaux, Caroline de Hanovre peut mettre en oeuvre sa vengeance diabolique : "Quand mes enfants étaient petits, Albert était dans le rôle de l'oncle sympa qui laisse tout faire. Lorsque je leur demandais d'aller au lit par exemple, il me reprenait, il trouvait que j'étais trop sévère. (...) Depuis qu'il est père, il comprend ce que sais. Et je l'ai prévenu que j'allais lui rendre tout ce qu'il m'avait fait. J'approvisionnerai Jacques et Gabriella en bonbons, surtout le soir par exemple. C'est de bonne guerre !"
Caroline de Hanovre, qui a un an de plus que son frère, se souvient que, petit, elle le trouvait "trop parfait" et cela pouvait l'agacer. Aujourd'hui, elle estime que "c'est probablement l'un des hommes les plus charmants que l'on puisse rencontrer". C'est sans doute ce que pense aussi leur petite soeur Stéphanie, dont la fidélité envers son frère est sans égale : "Albert se rendait compte que je n'avais personne de mon âge avec qui jouer et s'occupait beaucoup de moi. (...) Avec les années, les choses se sont inversées, c'est moi qui ai eu tendance à devenir plus protectrice vis-à-vis de lui."
Stéphanie de Monaco lui fait profiter de sa proximité avec les Monégasques : "J'aime et je connais bien mon pays, je suis proche des Monégasques, beaucoup viennent me parler, je finis toujours par connaître toute les versions d'une même histoire. Lorsque quelque chose me dérange, lorsque je ne sens pas quelqu'un, j'appelle mon frère et je lui en fais part. Pour moi, c'est une question de loyauté. J'agissais de la même manière pour mon père, qui m'appelait 'son espion en ville.'"
Un père, un époux et un frère, mais Albert est aussi un chef d'État avec les obligations que cela implique, les sacrifices également. Stéphanie de Monaco, que l'on imagine un peu à part à s'occuper de ses animaux et de ses associations, est en réalité très soucieuse de son frère : "J'aimerais parfois qu'il me dise : 'Tiens aujourd'hui, je viens déjeuner ou dîner chez toi', comme avant. Parfois, il a même du mal à trouver le temps de me rappeler, alors oui, il me manque, c'est vrai." Dans ce livre, Stéphanie raconte également comment sa fratrie s'est serré les coudes à la mort accidentelle de leur mère, la princesse Grace.