Chacune de ses performances reçoit une pluie d'éloges et celle qu'elle a donné dans Carol n'échappe pas à la règle. Dans ce drame romantiqué situé dans l'Amérique des années 1950 et réalisé par Todd Haynes, Cate Blanchett tombe amoureuse d'une femme, incarnée avec fragilité, subtilité et délicatesse par Rooney Mara. La talentueuse Australienne fait sensation avec sa partenaire et revient sur son parcours pour le magazine du Monde, M, parlant notamment d'un des longs métrages qui a marqué sa carrière, Blue Jasmine de Woody Allen.
Cate Blanchett a reçu l'Oscar de la meilleure actrice en 2014 pour Blue Jasmine et son interprétation parfaite de bourgeoise au bord de la crise de nerfs. Mais cette grande travailleuse a été marquée par le tournage, décrit comme "insupportable" par M, le magazine du Monde : "Le premier jour était terriblement violent. Allen est venu vers moi et a lâché : 'C'était horrible, vous étiez horrible.' J'ai cru qu'il parlait d'une autre actrice et qu'il me demandait de lui toucher deux mots pour qu'on évite le désastre. Mais il parlait de moi. Puis, quinze jours après, il est venu m'expliquer qu'il n'aimait rien dans son film, ni les décors, ni les costumes, ni les repérages. Rien n'allait, sauf moi. Bref, il me demandait de sauver le film."
Pour améliorer la situation sur le plateau et faire de son mieux, Cate Blanchett a posé des questions au cinéaste new-yorkais, inlassablement, auxquelles il répondait par l'affirmative ou pas. Elle a bâti son personnage de femme à la dérive à sa guise, en l'habillant comme elle le souhaitait.
La comédienne australienne, épouse du directeur de théâtre Andrew Upton et mère de quatre enfants, travaille dur et ne veut pas se faire écraser, même par les plus grands réalisateurs. C'est dans cet état d'esprit qu'elle affronte les scènes de nu : "Dans une situation pareille, je demande au réalisateur si c'est vraiment nécessaire. Il faut argumenter, batailler, poser des questions, ne pas hésiter à en reposer. J'ai régulièrement été confrontée à des réalisateurs qui m'assuraient qu'il fallait me déshabiller, sans expliquer ce choix. Ah bon ? Vraiment ? Il me semble que j'ai mon mot à dire là-dessus."
Retrouvez l'intégralité de l'article dans M, le magazine du Monde du 2 janvier
Carol, en salles le 13 janvier