Au mois de juillet 2024, le réalisateur Benoît Jacquot a été mis en examen pour "viol par conjoint ou concubin" à l'encontre de l'actrice Julia Roy, et "viol sur mineure par personne ayant autorité sur la personne" à l'encontre de la comédienne Isild Le Besco. L'auteur du film Journal d'une femme de chambre a été placé sous contrôle judiciaire. Au mois de février 2024, Judith Godrèche, qui a partagé sa vie alors qu'elle était encore une adolescente, avait également porté plainte pour viols contre le cinéaste français, et le parquet de Paris avait ouvert une enquête.
Ce mercredi 18 décembre 2024, Sandrine Kiberlain, qui a tourné deux films avec Benoît Jacquot (Le septième ciel en 1997 et La fausse suivante en 2000), répond, dans les colonnes du Figaro, sur son expérience de jeune comédienne aux côtés du réalisateur soupçonné de viols. "J'ai tourné avec Benoît Jacquot et ça s'est très bien passé, assure-t-elle au quotidien. C'est quelqu'un que je ne vois plus depuis des années, parce que je n'ai pas d'affinités autres que les deux films que j'ai pu faire avec lui."
Dans cette interview, Sandrine Kiberlain assure toutefois que lorsqu'elle a visionné le documentaire Les ruses du désir, réalisé en 2011 par Gérard Miller (lui-même soupçonné de viols et d'agressions sexuelles), elle a tout de suite compris qu'il y avait "quelque chose qui ne va pas. C'est très malaisant. Les gens concernés par ça ont raison de s'en plaindre". Dans ce documentaire, le réalisateur Benoît Jacquot évoque notamment sa vie avec la comédienne Judith Godrèche, alors qu'elle était encore une adolescente.
Mais le tournage du Septième ciel avec Benoît Jacquot, alors qu'elle avait 29 ans, était un peu particulier, pour Sandrine Kiberlain, dit-elle : en effet, elle jouait dans ce film avec Vincent Lindon, son compagnon, avec qui elle s'est mariée en 1998. "Il se trouve que Benoît Jacquot me dirigeait aux côtés de l'homme avec lequel je vivais, indique l'actrice au Figaro. Cela imposait sans doute une distance. Donc, je ne connais pas ça de lui personnellement." La comédienne, qui interprète le rôle de Sarah Bernhardt dans Sarah Bernhardt, la Divine de Guillaume Nicloux, avoue d'ailleurs être "tombée des nues", lorsqu'elle a découvert les accusations portées à l'encontre du réalisateur avec lequel elle avait tourné alors qu'elle faisait ses premiers pas au cinéma.