Glamour, populaire, intellectuel, exigeant, controversé : le cinéma français ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans les César.
Créée en 1975 et lancée en 1976 par le producteur et publicitaire Georges Cravenne, la cérémonie des César récompense les films de l'année écoulée, qui sont départagés par plus de 3 800 "professionnels de la profession". L'homme des César, décédé le 10 janvier 2009, entendait ainsi offrir à la France un équivalent des prestigieux Oscars. La fameuse statuette remise aux heureux vainqueurs a été conçue par le sculpteur César, qui lui a donc donné son nom.
Au fil des années et des cérénomies, le palmarès des César s'est adapté aux évolutions du septième art, avec l'apparition et la disparition de certains prix. Ainsi, aujourd'hui, vingt-et-une statuettes sont remises, contre treize à l'origine.
Malgré les 9000 kilomètres qui les séparent, la comparaison entre les César et les Oscars est inévitable. Cette année, les deux soirées se déroulent à nouveau à deux jours d'intervalle, le 26 février à Hollywood et le 24 février à Paris. Rendez-vous de stars et discours poignants, larmes de joie et défilés de tenues de créateurs, les deux événements ont la même ambition : promouvoir et rendre hommage à l'industrie cinématographique.
Néanmoins, il faut rappeler que les Oscars ont plus de quarante ans d'avance sur leurs cadets français et, surtout, que la culture américaine est différente de la nôtre. Deux poids, deux mesures donc. Mais une seule et même passion pour le cinéma.
Plus encore que les années précédentes, les César 2012 semblent résolument tournés vers le cinéma populaire. Quelques années après l'absence de Bienvenue chez les Ch'tis et Les Petits mouchoirs, la présence d'un autre succès monumental comme Intouchables (9 nominations) est la preuve que les César se placent du côté du public. En outre, la cérémonie s'évertue à cibler tous les genres, des poids lourds comme The Artist et Polisse à des oeuvres plus complexes comme L'Exercice de l'Etat et Pater.
Qu'on aime ou pas les tirades dithyrambiques de certains cinéastes sur leur amour pour le septième art ou les revendications politiques d'autres artistes qui profitent de la médiatisation de l'événement pour se faire entendre, c'est aussi le moment de mettre la lumière sur le travail des techniciens et sur des oeuvres plus ou moins intimistes.
Enfin, les César rassemblent des moments drôles, touchants, inattendus ou maladroits qui prêtent à sourire. Ce portfolio des grands instants des César a pour but non pas d'être exhaustif, mais de constituer un album photo souvenir de ces moments de grâce : le couronnement du Dernier Métro de François Truffaut, le succès d'Isabelle Adjani dans les années 80, la consécration du "monstre" Gérard Depardieu, la révélation Mélanie Laurent, les frasques de Valérie Lemercier, Gad Elmaleh, Charlotte Le Bon et d'autres comiques sur scène pour "décoincer" une assistance - il faut l'avouer - un peu guindée...
Et puis, quelle plus belle consécration pour Charlotte Gainsbourg que recevoir le prix du meilleur espoir et, vingt-trois ans plus tard, présider la cérémonie ? Deux ans après l'oscarisée Marion Cotillard, c'est son compagnon Guillaume Canet qui se charge d'endosser le costume de président de la cérémonie.
Retrouvez toute la beauté des César avec notre florilège en images - avant de nous retrouver vendredi soir pour suivre la cérémonie en direct sur Purepeople.com.
Samya Yakoubaly