Charles Aznavour est enfin de retour sur scène à Paris après quatre ans d'absence. Le chanteur de 91 ans donnera six représentations exceptionnelles au Palais des Sports, une salle dans laquelle il n'avait encore jamais chanté. L'interprète de La Bohème prévoit un programme intense de 30 chansons, choisies parmi celles d'Encores, son dernier album, et dans son colossal répertoire. Si l'audition baisse et que le chanteur aura un prompteur sur scène, la voix, comme l'envie, est intacte.
Qu'on chante une de mes chansons, quand je ne serais plus là, voilà ce qui me ferait plaisir.
"J'ai déjà changé dix fois le programme, confie l'artiste dans Femme Actuelle. Avec quoi commencer, que chanter après, comment finir ? Toutes ces questions-là sont importantes. Je suis un artisan, qui cherche toujours à s'améliorer. Je chanterai 30 chansons, soit 8 de plus que d'habitude. Mais pas de rappels. Je suis un homme libre, qui chante ce qu'il veut." Dans cette longue interview, Charles évoque sa vision de l'amour lui qui est marié depuis presque 50 ans à la même femme, Ulla : "J'ai été un amoureux calme. J'ai eu beaucoup d'aventures entre mes mariages, mais pas pendant. (...) L'amour, c'est peu de choses, vous savez, comme mettre la main sur l'épaule de son conjoint. Ce n'est pas dire "Je t'aime", la langue pendante. Ceux qui le disent le plus sont ceux qui partent le plus vite."
Au printemps dernier, Charles Aznavour racontait à Paris Match cette anecdote à propos d'Ulla : "Ma femme m'a dit l'autre jour : "À ton âge, tu devrais arrêter." Mais je suis boulimique. Et si j'arrête la scène je meurs. Vous croyez que ça m'amuse de mourir ? J'y pense depuis l'âge de 15 ans." La postérité, il y pense tout de même un peu : "Qu'on chante une de mes chansons, quand je ne serais plus là, voilà ce qui me ferait plaisir", glisse-t-il dans Femme Actuelle.
À vrai dire, Aznavour est plutôt "amusé" quand la presse lui parle de son âge et de sa longévité. Ce qui peut l'agacer est autre chose, il le révélait dernièrement dans Télé-Loisirs : "La presse anglaise vient de me consacrer le plus bel article qu'un artiste puisse recevoir : on m'y rend hommage en tant qu'auteur. À l'inverse, en France, je ne suis pas placé au même rang que ceux que j'admire tels que Brel, Brassens, Béart, Gainsbourg... Dans les papiers, je suis toujours le petit Arménien, le fils d'immigré. On parle de ma tenue, de ma voix. Quant à mon âge je m'en fous ; je suis indestructible."
Un indestructible attendu 15 au 27 septembre sur la scène du Palais des Sports de Paris et le 17 novembre à Bruxelles. Le 15 septembre marquera également la sortie de son nouveau livre, Retiens la vie, aux éditions Don Quichotte.