Peu importe où vous allez et ce que vous faites, votre passé vous suit toujours, et Chris Brown en est la triste illustration. Plus de quatre ans après ce qu'il appelle "l'incident avec Rihanna", le chanteur de 24 ans semble toujours dans le collimateur de l'opinion et de la justice, qui ne manque aucun de ses faux pas. Persécuté, presque parano, il se confie dans une interview à The Guardian.
Visiblement, cet entretien n'aura pas été une réussite. La journaliste Decca Aitkenhead, qui l'a rencontré dans un studio d'enregistrement à Los Angeles, écrit que Chris Brown "est étranger aux concepts de modestie et de cohérence". Elle mentionne à plusieurs reprises l'illogisme des pensées et propos de l'artiste, qui se décrit notamment comme "un guide pratique d'inspiration", "une oeuvre d'art sur pattes" et "une boule de créativité". Et qui admet très modestement être un dieu du sexe depuis... ses 8 ans : "A cet âge-là, on était déjà chaud comme la braise, vous voyez ce que je veux dire, explique-t-il, en référence aux nombreux visionnages de films porno qui avaient lieu dans le cercle de ses cousins. Genre, les filles, on n'avait pas peur de les parler ; je n'avais pas peur. Alors, à 8 ans, être capable de le faire, ça vous entraîne en quelque sorte pour la suite, ça vous permet d'être une vraie bête. D'être au top (...) La plupart des femmes qui ont été avec moi n'ont pas à se plaindre. Elles n'ont pas de quoi..."
En dépit de toutes ces qualités autoproclamées, Chris Brown a été touché par la malédiction de l'enfant star : repéré à 13 ans, signé en maison de disques à 15, il avait déjà 3 albums à son actif en 2009 (Chris Brown, Exclusive, et Graffiti), année de sa violente agression sur sa petite amie de l'époque Rihanna, dont il paye encore les pots cassés aujourd'hui. Cette période, Breezy l'appelle "une des perturbantes de sa - jeune - vie".
"J'avais 18 ou 19 ans, et être capable de sentir le mépris de personnes adultes, tu ne le comprends pas à cet âge. Tout ça parce que t'as fait une erreur", déclare-t-il à Decca Aitkenhead. Il ajoute plus loin : "[L'incident Rihanna] a probablement été le plus gros signal d'alarme pour moi. J'ai arrêté de me comporter comme un ado, un jeune homme fougueux et sanguin. Mais en même temps, j'ai appris de cette expérience... Je ne dirais pas que c'est arrivé pour une raison, mais ça m'a poussé à mûrir, à devenir adulte."
C'est donc en adulte que Chris Brown a enchaîné les apparitions au tribunal (Rihanna l'y a accompagné en février pour le soutenir) pour des affaires de délit de fuite dans un accrochage en voiture, et falsification de son premier rapport de TIG. Mi-août, une juge lui en inflige 1 000 heures supplémentaires à effectuer. La sentence de trop pour l'interprète de Fine China et Don't Think They Know : "Je vais être honnête, et vous pouvez me citer, c'est des conneries. Je pense qu'il s'agit plus d'un délire de despote pour la procureur (...) Les 1 000 heures supp. qu'ils m'ont données, c'est complètement barjot."
Il poursuit : "Ils veulent faire de moi un exemple. Les jeunes Noirs n'ont jamais les mêmes chances. Vous voyez Lindsay Lohan entrer et sortir du tribunal tous les jours, Charlie Sheen, peu importe, ils font ce qu'ils veulent. Je n'ai pas provoqué un seul incident depuis que je suis en mise à l'épreuve, même dans mes altercations avec Frank Ocean et Drake, c'était de l'autodéfense."
C'est avec toutes ces controverses que Chris Brown prépare la sortie de son sixième album, X, le 19 novembre. Un projet auquel "les gens, quel que soit leur âge, race et culture, pourront s'identifier", d'après son auteur.
I.N.