Alors qu'elle présentait récemment son dernier ouvrage intitulé Nuits Blanches dans l'émission On n'est pas couché sur France 2, Christine Deviers-Joncour tente tant bien que mal de revenir sur le devant de la scène. Cette ex-maîtresse de Roland Dumas, impliquée dans l'affaire Elf, soupçonnée d'avoir profité d'importantes commissions versées par Elf et par Thomson (pour avoir avoir fait du lobbying afin de faciliter la vente de frégates militaires à Taïwan), avait été, en 1998, condamnée à trois ans de prison (dont un an et demi avec sursis) et à 229 000 euros (1,5 million de francs, à l'époque) pour recel d'abus de biens sociaux.
Cette dernière, folle de rage, avait alors tout balancé dans un ouvrage intitulé La Putain de la République, surnom que lui avait attribué un des magistrats chargés de l'affaire. On se souvient notamment de la paire de luxueuses Berluti, d'une valeur de 1 650 euros, que cette dernière avait offert à son amant Roland Dumas. Alors que la France a été finalement condamnée à verser 759 millions d'euros à Taïwan, Christine Deviers-Joncour a accepté de sortir de son silence à l'occasion d'une interview donnée au journal Le Parisien.
Aujourd'hui âgée de 62 ans, Christine Deviers-Joncour se sent soulagée de cette condamnation même si cette dernière ne la réjouit pas : "Je suis même triste pour les contribuables français". Mais pour elle, cette décision est une vraie libération : "Cette décision confirme ce que je dis depuis plus de dix ans et démontre que je n'étais ni une menteuse ni une cinglée". Remontant à 1997, cette histoire la fait encore trembler : "J'étais amoureuse, et quand on est amoureux, on est souvent aveugle. Mes enfants ont été meurtris par cette affaire, ma mère en est morte".
Alors que l'histoire de cette "Putain de la République" devrait être adaptée au cinéma par Frédéric Schoendoerffer - le film s'intitulerait Femme d'affaires et Sandrine Kiberlain y interprèterait le rôle principal -, l'intéressée, elle, vit actuellement entre la Dordogne et la Norvège, où elle file le parfait amour avec son mari, le compositeur Alf Emik Eik. Alors qu'elle sortait en 2003 un maxi-single sous son pseudonyme d'artiste Christine DJ, elle continue sur cette voie et confie : "Avec lui (son mari, ndlr), je prépare d'ailleurs un album pop en français et en anglais. J'achève aussi un livre d'heroic fantasy, écrit du fond de ma solitude avec des illustrations graphiques et sonores".
Chloé Breen