Véronique, la veuve du chanteur Christophe mort en avril 2020, prend la parole un an après. Dans les pages de Paris Match, elle se livre sans filtre sur leur vie de couple mouvementée, l'argent, l'héritage musical ou encore leur fille, Lucie. Celle-ci a de longue date entretenu une relation difficile avec ses parents.
Le 5 janvier 1971, Lucie voit le jour deux ans après la rencontre de Véronique et Christophe. Enceinte, la future maman se dépêche de se marier avant la venue de bébé. Puis, au bout d'un an de maternité, elle se retrouve mère célibataire... le chanteur lui laissant un mot pour lui annoncer qu'il veut reprendre sa liberté ! Il part à Saint-Tropez, mène la belle vie grâce à une avance de son producteur mais se retrouve vite sans le sou et sans famille. Entre temps, Véronique trouve refuge chez André Blanc et cela rend fou de jalousie Christophe. Il fait alors des pieds et des mains pour la reconquérir et celle-ci accepte. "Je ne voulais pas que ma fille soit élevée par un autre que son père", explique-t-elle. L'histoire familiale durera finalement 30 ans, dont la plus grande partie à Paris et qu'importe si Véronique sait pertinemment que son mari n'est pas fidèle ou qu'il disparait plusieurs jours pour raison personnelle ou pour s'enfermer en studio...
De cette vie de couple faite de hauts et de bas, Véronique garde le souvenir amer d'avoir joué à la méchante quant à l'éducation de leur fille. "Ma fille m'a jugée. J'étais celle qui punissait quand les devoirs n'étaient pas terminés. Son père lui filait des billets de 500 francs pour qu'elle aille s'acheter je ne sais quoi. Moi, j'ai estimé qu'elle devait apprendre à se débrouiller. Son père n'était pas du même avis", souligne-t-elle.
Depuis le décès de Christophe - un temps hospitalisé en Bretagne puis à Paris et qui n'avait pas pu recevoir les visites de sa femme et sa fille -, sa veuve aimerait compter sur Lucie pour faire vivre les derniers trésors musicaux de l'artiste. "Entre elle et son père, il y avait un amour réel mais des rancoeurs tenaces (...) Elle a un sens artistique digne de celui de son père, mais je pense que ça ne se réalisera pas, à ma grande déception", dit Véronique. La faute, notamment, à "la vraie colère" qui habite encore Lucie, laquelle travaille aujourd'hui dans la mode et la photo.
Paris Match édition du 1er avril 2021.