En pleine période de confinement, due à la tragique pandémie du Covid-19, les célébrités se confient sur ce nouveau quotidien qui est le leur. Calfeutrée dans son appartement, Véronique Genest a accepté de répondre à toutes les questions de Purepeople... par téléphone, bien évidemment.
Purepeople : Comment allez-vous en cette période compliquée ?
Véronique Genest : Je suis en robe du soir, je me suis maquillée, j'ai mis des paillettes partout rien que pour vous ! Je viens de faire quatre fois le tour de la table de la salle à manger en courant. Je suis en pleine forme ! C'est important, tous les jours, de s'habiller, de se préparer.
Comment occupez-vous vos journées ?
Tous les soirs, de 17 à 18h, je fais des lectures en Facebook Live. J'ai pensé aux vieilles personnes qui n'arrivent pas à lire et qui s'ennuient. Aux gens qui ont des problèmes de vue. En ce moment, je lis L'Homme au complet marron d'Agatha Christie qui est assez sympa. Je passe une heure avec les gens dont un quart d'heure de chat pour répondre à leurs questions. On s'occupe en pensant aux autres.
Où êtes-vous ?
Chez moi, à Paris. Je n'ai pas bougé. Je ne me suis pas précipitée dans ma maison en Corse. Je ne trouvais pas ça judicieux. Ce n'est pas la peine d'aller encombrer leurs hôpitaux s'il nous arrive quelque chose, je trouvais ça un peu cloche. Et puis, même au point de vue ravitaillement, ce n'est pas la peine d'aller leur piquer à bouffer. Ici, j'ai la chance d'avoir un grand appartement, donc ce n'est pas trop compliqué. J'ai un balcon, j'ai le soleil, mes chiens, mon mari, mon fils.
Quelle a été votre première réaction à l'annonce du confinement ?
Je suis confinée depuis une dizaine de jours, depuis que je suis revenue de Porto-Vecchio après ma dernière représentation. Mais j'avais commencé avant, avec toute mon équipe de théâtre. En fait, depuis le H1N1, je prends de grosses précautions l'hiver. Dès qu'il y a une grippe ou une angine qui traîne, ça se met sur ma voix. Donc on avait instauré une sorte d'éloignement. On se lave les mains, je désinfecte les boutons de lumière des loges, les poignées de porte de tout le monde, les tablettes. D'ailleurs, on se moquait beaucoup de moi. L'hiver, au début des épidémies, je n'embrassais plus personne et je ne serrais pas les mains. On disait que j'étais prétentieuse. Il y en a qui le prenaient mal. Des cons, mais ce n'est pas grave ! Si tout le monde me lèche la pomme, je fais quoi, moi !
Outre l'annulation de certaines dates de Gina et Cléopâtre, quelles sont les répercussions sur vos activités ?
Je devais commencer à jouer le 2 juin au théâtre La Bruyère, à Paris, une super comédie d'Isabelle Rougerie. Je devais faire la promo chez Vivement dimanche, Les Enfants de la télé à partir de fin avril. Mais je ne sais pas si on sera sorti d'affaire. Je ne suis pas la plus à plaindre, mais ma profession est très touchée. On n'a aucune assurance. C'est zéro centime qui rentre. On ne vit pas d'amour et d'eau fraîche. Si ça dure trop longtemps, ça va devenir compliqué. Pour m'en sortir, moi, je mange toute la réserve de nourriture que j'avais précieusement mise de côté.
Êtes-vous déjà sortie depuis le début du confinement ?
Je sors les chiens le matin, une fois par jour à la place de deux. Il y a un seul truc que je reproche, avec cette attestation, c'est que je trouve idiot de ne pas pouvoir en faire une qui serait tout le temps valable, par exemple à une certaine heure. Réimprimer une feuille tous les jours, quel gâchis ! Tout ce papier, ça me fait mal au coeur. En plus c'est sur l'honneur. Moi je descends en bas de pyjama avec mes deux chiens. Je ne vais pas partir à 200 km.
Vous avez beaucoup lutté contre les problèmes de poids. Comment vous gérez ce confinement ?
Je continue à manger comme je mange d'habitude. Trois repas par jour. Je ne grignote pas, je bois beaucoup d'eau, j'essaye de bouger au maximum dans mon salon, de faire un peu de sport. Au moment où je vous parle, je fais les cent pas. Mon sport, c'est de marcher. Mon mari est plus fragile du coeur, il faut qu'il marche aussi ! On ne mange pas de féculents, pas de sucre... mais ça, c'est toute l'année ! On continue juste sur notre lancée.
Est-ce que vous avez la force de vous habiller normalement ?
Alors non, je ne vois pas la nécessité de le faire ! Là, j'ai enfilé un T-shirt avec une tâche épouvantable. Je porte mes chaussettes, mes chaussons. Je ne vois pas pourquoi je mettrais autre chose à la maison. J'ai envie d'être confortable. Même avant, dès qu'on rentrait chez nous, les hommes se mettaient quasiment à poil et moi en pantalon d'intérieur.
Qu'est-ce qui vous manque le plus ?
La liberté de bouger et de voir ses amis. De pouvoir faire quelque chose qu'on a envie de faire, comme descendre pour prendre un café. La communication directe avec les autres. Mais il faut respecter ça. On a la liberté, le devoir de protéger les autres. Ce qui manque, surtout, ce sont des informations plus franches, des masques pour les soignants, un gouvernement qui donne confiance aux gens. Il me manque d'aller voir ma mère, voir si elle va bien, elle qui habite à Strasbourg, de soulager mon frère qui est resté à côté d'elle. Mais finalement, sur le quotidien, on a beaucoup de superflus.
Quelle est la première chose que vous ferez quand le confinement sera levé ?
Ça dépend vraiment de quand ça s'arrête. Partir en Corse, ou juste commencer à répéter. Rattraper le temps perdu. Reprendre le boulot, surtout...
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.