Ce week-end à Debrecen en Hongrie, tous les regards étaient tournés vers Alain Bernard et Frédérick Bousquet. Le premier tirait sa révérence des bassins, l'autre disputait sa première grosse compétition après son échec cuisant aux championnats de France de Dunkerque qui le prive d'une qualification aux Jeux olympiques. Et tous les deux ont répondu présents, Alain Bernard, en glanant une médaille d'argent sur le 100 mètres nage libre dont il est encore le champion olympique en titre, Frédérick Bousquet, en s'imposant sur le 50 mètres nage libre, retrouvant ainsi confiance et performance après une sacrée claque.
Mais derrière ces deux monstres des bassins, une petite sirène s'est glissée dans le tableau, Coralie Balmy. La nageuse, originaire de Martinique que l'on avait perdue de vue depuis sa quatrième place olympique sur 400 mètres en 2008, a frappé un grand coup en décrochant la médaille d'argent sur le 800 mètres, puis en s'imposant avec autorité sur le 400 mètres, ce dimanche 27 mai. Et pourtant, pas d'effusion de joie de la part de la nageuse qui, comme son compagnon Alain Bernard, est d'une nature plutôt réservée. "C'est extraordinaire, j'ai pas de mots. (...) J'ai eu du mal à lever le bras à l'arrivée, c'est bizarre, mais c'est une libération, d'une certaine façon", confiait-elle au quotidien L'Équipe à la sortie du bassin. Tout le contraire de son coach, Franck Espositio, l'ancien quadruple champion d'Europe du 200 mètres papillon qui l'a reprise en main début 2011.
"Il m'a tiré les vers du nez, expliquait la jeune fille de 25 ans à propos de son coach. Et maintenant, on échange, on parle dès qu'il y a un petit doute, et comme ça, rien ne reste en travers de la gorge." Pour son entraîneur, cette réussite ne tient qu'à une chose : "Elle est bien dans sa peau, et à partir de là, elle nage bien." Une impression confirmée par son homme, Alain Bernard. "Ça fait longtemps qu'elle bataille et, ici, elle est allée chercher le titre avec la manière", racontait-il, admiratif.
Outre un retour au premier plan de sa belle nageuse, l'équipe de France peut se satisfaire de la prestation de la jeune Ophélie-Cyrielle Etienne, 21 ans et médaillée de bronze sur 200 mètres et 400 mètres durant ces championnats d'Europe, mais uniquement qualifiée pour le 4x200 mètres à Londres... "Mes résultats arrivent un peu tard, deux mois après les sélections olympiques, mais c'est le jeu. A Dunkerque, je n'étais pas encore prête à faire dans l'eau ce que je fais aujourd'hui", déclarait une Ophélie-Cyrielle Etienne tout sourire et confiante dans l'avenir.