Une réaction qui en dit long sur la joie de Frédérick Bousquet au bout des 50 mètres nage libre de la finale des Championnats d'Europe disputée à Debrecen, en Hongrie, ce dimanche 27 mai.
D'un poing rageur, le nageur catalan a frappé l'eau, laissant échapper toute sa frustration quant à une saison tronquée par les contre-performances. Éliminé dès ses débuts lors des mondiaux en août dernier, non qualifié pour les Jeux olympiques de Londres après ses échecs de Dunkerque, Frédérick Bousquet avait à coeur de ne pas louper ce dernier grand rendez-vous. Il tenait à se prouver qu'il était encore capable de rivaliser avec les meilleurs et qu'il aurait pu, lui aussi, rejoindre Londres en compagnie de Laure Manaudou et de toute la délégation tricolore.
Au terme d'une belle course, qui contrastait fortement avec sa demi-finale, le nageur de 31 ans a donc conservé son titre, recevant les félicitations d'un Alain Bernard libéré pour son ultime course en individuel. Mais comment expliquer ce changement entre la finale et la demi-finale ? L'explication tient en un mot : la famille. "Je me suis remobilisé en me détachant un peu de l'événement. Je me suis changé les idées, je n'ai pas vraiment pensé à la course, j'ai énormément parlé avec Laure. Elle m'a envoyé plein de photos de Manon [leur petite fille de 2 ans, NDLR]. Rien que ça, ça me donne le sourire, ça me montre qu'il y a autre chose. Et qu'il n'y a pas qu'une finale aux Championnats d'Europe", confiait-il ainsi à l'AFP.
Désormais, c'est à Marseille que se joue l'avenir de la petite famille. Car il y a des JO à préparer, du moins pour Laure Manaudou. Et il n'est pas certain que son homme soit du voyage : "Regarder des tribunes la finale du 50 mètres, c'est trop dur." Alors entre deux meetings, à Canet "pour voir mon père" et à Paris, le nageur va s'organiser pour accueillir sa compagne et sa fille dans les meilleures conditions. "La priorité, ça va être de bien préparer le retour en France et le déménagement pour que, lorsque Laure arrive à Marseille, elle soit dans un confort immédiat et sereine dans sa préparation pour les JO. Ça va être ça, mon objectif de fin de saison", explique-t-il.
Car la vie américaine semble bel et bien terminée pour le couple. Après avoir vécu dix ans à Auburn (Alabama), Fred Bousquet ne souhaite qu'une chose : retrouver la vie à la française. D'autant plus que son coach, Brett Hawke, souhaite se consacrer à sa carrière d'entraîneur universitaire. "Je suis impatient d'aller à la boulangerie le matin, d'acheter du bon pain, de prendre un café en terrasse, ajoute-t-il. Les derniers retours ont été difficiles. C'est principalement pour ça qu'après les Championnats de France, on est restés plus longtemps avec Laure à Marseille. On avait envie de profiter des gens, de la vie sur place."
Alors, pendant que Laure Manaudou préparera ses olympiades en compagnie de son frère, Florent, et de l'équipe de France, avec l'objectif de décrocher une médaille et d'effacer ainsi l'échec de 2008 à Sydney, Frédérick Bousquet enfilera son costume de papa poule pour s'occuper de sa petite Manon...